I juste feel it... [ Scott & Lydia ]

 Le cours d'économie du coach avait été saoulant, davantage que d'habitude même, ce qui était un fait très rare. Je me contente à la fin du cours de retourner à mon casier, observant les environs, et notamment Lydia qui ne semble pas m'avoir vu. Pas de problème, elle doit sûrement rejoindre Allison après le repas ou alors rejoindre un des jumeaux. Je me contente d'avancer et regarde l'heure. Bientôt le soir, ma mère prendra bientôt son service, il faut donc que je me rendre à l'hôpital pour lui apporter à manger. 
Une fois en face de mon casier je m'en vais composer le code, c'est là que mes griffes commencent à pousser. Je secoue la tête pour en être sûr et constate que non, mes doigts son normaux. Je ne comprends pas. J'ouvre mon casier, dépose les livres dont je n'ai pas besoin, referme et me rend au parking. En passant devant la vitre de la porte d'entrée je crois entrevoir le visage de Peter avec sourire, je me retourne aussitôt, personne. Il faut vraiment que je dorme, en plus d'avoir peur de me transformer, voila que des hallucinations reviennent. Je pensais en avoir fini.




Je monte les escaliers pour rejoindre ma moto quand une ombre me poursuit. Ce n'est pas la mienne, celle ci ressemble à celle de Peter changé en loup. J'accélère le pas pour finalement courir, sauter sur ma moto et démarrer aussi vite que possible. Je regarde derrière moi pour vérifier que l'ombre a disparue. Rien, je regarde la route et rejette un coup d'oeil dans mon rétroviseur pour apercevoir un loup, Peter me poursuivre. J'accélère davantage, le surveillant, il me suit, il me suit toujours. La lumière du jour commence à baisser et le loup semble accélérer, je ne regarde même plus la route, si bien que j'heurte une motte de terre qui fait perdre le contrôle du véhicule. Mon coeur accélère. Non pas ça ! Pas maintenant !




J'avance, craignant toujours que le loup ne me poursuive encore. J'ai beau être alpha, je ne vaux presque rien si je ne peux pas me transformer. Et j'en ai peur. J'avance, trébuchant à plusieurs reprises. Voila, ça commence, je sens des craquements.
Ma machoire commence à se disloquer pour adopter la forme de celle du loup, mes griffes commencent à jaillir de mes doigts. L'adrénaline, la peur, la colère, tout se mêle et cela me transforme. Je tente de planter mes griffes dans mes mains comme je l'ai déjà fais, mais cela ne fonctionne plus. Plus de douleur, un point d'ancrage, n'importe, juste que cela s'arrête. Je pousse un gémissement, mêlant cri et rugissement animal.Je tente de lutter quand je sens l'odeur de Lydia. Bordel mais qu'est ce qu'elle fait ici ? Je lutte pour rester humain mais le loup veut sortir.




Va t'en ! Ne reste pas là !




Je voudrais appeler ma meute, mais j'ai peur que le loup dominant que je suis ne leur fasse sortir leur côté animal, et je ne pourrais pas les appeler, même si je le voulais.
Les craquements se font de plus en plus fort, je sens mes crocs qui poussent, mes yeux qui cherchent à faire jaillir leur couleur rouge vif.

 Je ne sais pas pourquoi je me transforme, enfin si je sais le comment mais pas le pourquoi. Je me tourne vers elle, mes yeux clignotants entre rouge et naturel. Que fait-elle ici ? Comment a t-elle su, est-ce grâce à son don ?
Je regarde mes mains et tente à nouveau de contrôler mon corps en plantant mes griffes dans mes paumes de main. Mais toujours rien. Je l'observe, inquiet, terrifié, je n'ai pas le contrôle...


Lydia... ne reste pas là...


Je me lève pour m'éloigner d'elle, trébuchant sous la douleur et l'effort de la lutte contre mon alter ego. Quand soudain le loup Peter apparâit, juste derrière Lydia, je me jette aussi sur lui en poussant en grognement. Je vais la protéger. Je m'arrête à quelques centimètres de la gorge de Lydia. Oh mon Dieu. Je tombe par terre et recule. Puis à quatre pattes je commence à courir pour aller vers ma moto. La batterie, l'électricité de la batterie peut être. Je l'espère en sachant bien que cela ne marchera pas, cela me tuera tout au plus, mais je souhaite juste arrêter cette lutte avant de perdre tout contrôle sur l'animal. Mais bientôt ce sera trop tard. Le loup réapparaît je me jette à nouveau sur lui, oubliant qu'il peut s'agir de Lydia. Qu'elle fasse quelque chose, je vais finir par devenir fou. Les sons, les odeurs viennent toutes à moi, je sens les humains et une voix m'incite à chasser. Elle murmure que je suis un prédateur, que je dois agir comme tel. Que c'est ma nature. Je frappe contre un arbre, enfonçant mon poing dans l'écorce et le ressortant, couvert de sang.
Je regarde autour, effrayé.

 Je vais pour toucher la moto quand je perds le contrôle. La vision infrarouge remplace ma vue, les odeurs parviennent toutes vers mon flaire, tous les bruits vers mon ouïe. Je lève la tête, tentant de flairer ce qui pourrait être une proie intéressante, spectateur de tout, je peux rien faire. Je ne deviens qu'une ombre. Je flaire soudain une odeur, celle là je la connais... je suis même effrayé de sentir cette présence... elle n'a pas fui, elle est encore là... 
Je commence à courir pour finalement me jeter sur mes quatre membres et poursuivre ma proie comme un animal. Je sens mon corps bouger, mais je ne peux rien faire contre, je me débats mais c'est comme si je me débattais dans de la boue, impossible de remonter, plus je me débats, plus je sombre. L'idée d'une chose qui me rappelle le côté humain ne semble pas marcher, ou du moins n'est peut être plus assez fort.


J'aperçois Lydia proche de sa voiture, elle semble chercher quelque chose. Pourquoi ? Elle aurait dut fuir. J'espère un instant que le loup qui me possède a conscience que Lydia fait partie de ma meute, mais c'est qu'une chose brève. Je commence à grogner... non pas grogner, plus un ronronnement de plaisir du loup en pensant à prochaine proie. Je prie pour qu'elle se retourne. Qu'elle crie, qu'elle puisse me ramener ou alors qu'elle monte dans cette foutue voiture pour fuir et chercher de l'aide.




Ly... Lydia...




Ma voix rauque tente de percer les ténèbres de mon envellope, je tente de la joindre. Est-ce que j'y arrive ? Je suis un alpha, ma transformation est beaucoup plus puissante qu'avant. Je ne suis plus seulement dans un rêve où je cours sans cesse mais plutôt dans un cauchemar où je suis traîné. Je tente de prendre ma respiration et avant que le loup ne bondisse, je hurle.




LYYYYYYDIIIIIIIIAAAAAAAAA  !!!!

A peine ai-je sauté que Lydia parvient à rentrer dans la voiture, me laissant me heurter à la voiture. Le côté bestial pousse un rugissement de douleur mêlé à la colère. Je tente de percer à nouveau les ténèbres mais je n'y parviens pas, il semblerait que le fait d'avoir réussi à crier ne soit qu'un coup de chance. Le loup observe Lydia, bien en sécurité dans sa voiture pour le moment, je tique néanmoins sur un détail... son collier, elle n'a jamais porté ce collier.
Je n'y fais toutefois pas attention bien longtemps, des douleurs commencent à naitre au fond de moi, je commence à m'enliser un peu plus profondément dans la bestialité.
Je redresse sur mes deux pieds, et commence à faire le tour de la voiture. Je baisse la tête et remarque quelque chose par terre. Les clefs gisent sur le sol, elle a du les faire tomber en entrant précipitamment pour m'échapper. Heureusement, le loup ne sait pas comment ouvrir... Ne pensez pas qu'ils n'utilisent pas leur côté humain pour couvrir leurs traces, échapper aux pièges. Ces paroles de Chris me reviennent subitement en tête, va t-il ouvrir ? Trouver le bouton et ouvrir la portière ? 
J'ai rapidement ma réponse, le loup pose une de ses griffes sur la vitre passager et trace deux cercles, l'un dans l'autre, puis lance les clés derrière lui. 


Ouf... elle est en sécurité, ou du moins pour un certain temps. Je m'approche un peu de la vitre et tente de ce qui est aux alentours. Cette sensation horrible de ressentir comme mon action ce que le loup m'effraie. Il sent quelque chose... quelque chose qui pourrait expliquer pourquoi je ne lui ai pas tranché la gorge quelques instants plus tôt... Il y a une odeur de sorbier... Lydia a du sorbier avec elle. Un espoir commence à naitre en moi tandis que le loup, face à cette odeur, conscient qu'il a menace, commence à tenter de soulever la voiture.

 La peur qui apparaît soudain sur le visage de Lydia fait office d'un jet d'eau glacé sur la colère. Le loup se calme aussitôt. Les ténèbres commencent à peu à se dissiper, toujours la voiture supportée par mes bras mais que je laisse descendre peu à peu sur le sol. Est-ce moi qui contrôle le loup en ce moment ou est-ce lui ? Je sais juste que la vue de Lydia dans cet état m'a fais revenir, comme lorsque j'ai failli lui trancher la gorge. 
Peu être n'est-ce pas seulement le sorbier qui m'a stoppé... Mais je réflechis trop, si bien que le bestial reprend le dessus, me poussant à grogner à nouveau. Je sens de la salive couler le long de mes crocs qui ont atteints leurs tailles maximales. Les ténèbres recommencent peu à peu à reprendre le dessus mais cette vision de Lydia qui semble si terrifiée me permet de lutter davantage. Je me suis déjà retrouvé dans cette situation, je ne plantais pas seulement mes griffes dans mes paumes, je pensais aussi à Stiles qui se tenait face à moi. Il représentait une sorte d'ancre pour moi, tout comme Allison. Lydia fait partie de la meute, je dois me battre contre elle.


A ce moment là, un grognement surgit derrière moi, le lâche la voiture brusquement à un petit mètre du sol. La voiture provoque un grand mais n'a pas de dégât, par contre Lydia devrait être secouée. Je me retourne et retrouve le loup qui me poursuivait, oubliant qu'il s'agit d'une hallucination. Je commence donc à rugir et à donner des coups de griffe, qui bien sûr vont dans le vide sans que je ne m'en compte. J'ai l'impression qu'il les évite, je saute, frappe, tente de mordre mais rien n'y fait. Le loup qui m'habite en oubli Lydia, je reste sur le combat et espère qu'elle puisse sortir pour s'éloigner des deux loups. Une fois suffisamment blessé il devrait s'enfuir, et alors Lydia devra agir. Mais je sais aussi que mes plans ne marchent presque jamais. Je balance un nouveau coup de griffe, poussant un rugissement pour dominer l'oméga qui me fait face.

Un cri... un cri qui transperce mes tympans et me met à genoux de douleur. J"observe le loup en face de moi qui ne semble rien entendre mais qui commence à trembler, comme une fine feuille de papier que le vent fait vibrer. Pour finalement disparaître avec un sourire aux lèvres. Une hallucinations. Je n'arrive pas à m'attarder sur la question, le cri résonne dans ma tête et me rend ma forme d'humain, c'est le cri de Lydia. Les mains sur mes oreilles je tente de réduire le son de ce cri strident. je me tourne vers Lydia qui continue d'hurler, j'arrive à peine à ouvrir les yeux sous les douleur et à ma lever. J'ai envie de lui demander de cesser cela mais mon corps est bien trop occupé à chercher un moyen de se défendre.
Le cri transperce mon corps de tous les côtés. Pas comme s'il s'agissait seulement d'un son insupportable, non cela va beaucoup plus loin, presque comme une barre de métal qui frappe les membres du corps, me remettant à genoux, me tête se remettant à tourner. Mais pas pour repartir dans les ténèbres du loup, non, j'ai même l'impression d'avoir repris le contrôle une bonne fois pour toute. J'ai a peine le temps d'y penser que je tombe les vapes. Ne pouvant que hurler un début de phrase.


Lydia s'il te plaît arr...


Puis je m'écoule sur le sol. Le son s'éloigne mais je doute qu'il ait cessé pour autant. Je sens les feuilles de la forêt caresser mes bras nu et de fins coups de vents poussiéreux qui balaient mon visage, mais je ne peux rien faire. Quoique... je parviens à me lever... surpris je tente de me pincer, rien, je dois rêver. J'aperçois dans la forêt Lydia qui continue de crier, jamais celui-ci n'a été aussi long. Je remarque aussi une porte, en pleine forêt, dans le vide, entrouverte. Je m'approche et vois dans l'embrasure le Nemeton. Est-ce la porte entrouverte dont nous a parlé Deaton ? Dans tous les cas je la referme, puis me vois être expulsé.


Allongé dans les feuilles, j'ouvre les yeux... Je hais le surnaturel. J'observer mes mains et vois qu'elle sont humaines. Bizarrement, la peur a disparue...

Lydia m'appelle, j'arrive à peine à l'entendre, la douleur aux oreilles persiste et doit un peu handicaper mon ouïe pour le moment. Je continue de regarder mes mains, elles sont humaines, plus rien ne me contrôle. Ou du moins pour l'instant et j'espère que cela va continuer ainsi. Je commence à me relever petit à petit, la tête tournant un peu tandis que je me relève. Non mais c'était quoi ce cri !? Lydia est toujours dans la voiture, un choix judicieux. D'ailleurs en parlant de voiture, je pense qu'elle va avoir besoin de ses clés. Je n'imagine même pas la tête que j'ai en ce moment même, peut être celle d'un homme qui vient tout juste de se lever, ou alors celle de quelqu'un qui a une gueule de bois... Mais bon, chancelant je me lève, fais un petit signe de main à Lydia pour lui montrer que tout va bien, mais toujours évasif. Je ne me sens pas si bien que ça, c'est comme si on ouvert, remué puis refermé mais ré-assemblé dans le mauvais sens. Je m'avance et cherche les clés. Mais pourquoi je les ai jetés ? Le loup les aurait-il vraiment utilisée ? Bon mieux vaut prévenir que guérrir c'est vrai mais quand même... Ah les voila, je les ramasse et retourne vers la voiture. je les insère dans la serrure de la voiture et montre bien mes mains à Lydia, tout comme les yeux, tout est humain, je ne suis plus transformé. j'ouvre la portière et m'affale sur le siège.

Je... je ne sais pas ce qu'il s'est passé... je suis désolé Lydia... j'avais perdu tout contrôle, c'est lui qui contrôlait et soudain ton cri l'a renvoyé là où il devait être... en me mettant quand même à l'envers...

Je plaque ma tête contre l'appuie tête dans un long soupir. J'entends peu à peu les battements de coeur de Lydia qui continuent d'aller à un rythme alarmant. Je fais peur à tout le monde, c'est horrible, j'aurais pu la tuer... Je regarde mes mains et décide de les ranger pour le moment, j'ai assez eu peur pour elle pour le moment, pas la peine d'en faire plus.

Tu as du sorbier sur toi... je l'ai senti... Stiles pense vraiement à tout... utilise le la prochaine fois, ça pourrait éviter des problèmes, il serait doommage de payer une autre voiture...

Je tente une petite blague pour détendre l'atmosphère en riant doucement, mais je pense qu'elle n'a vraiment pas le coeur à ça... J'espère qu'elle sait à quel point je suis désolé...

 Lydia m'annonce terrifiée qu'elle pense que son cri signifie que quelqu'un d'autre va mourir. Je la regarde terrifié par cette idée en tentant de le cacher mais aussi perplexe. Je n'étais pas tout à fais d'accord avec elle sur cette idée que le cri qu'elle venait de pousser serait annonciateur de mort. Je l'avais ressenti de manière différente, presque comme un moyen de défense.


Tu entends quelque chose Lydia ? Tu as une drôle de sensation ? 


C'est une question assez facile à poser, mais dont la réponse est bien sûr plus difficile à trouver.C'est comme si on me demandait comment je sais qu'un membre de ma meute a un problème, je le sens c'est tout. Je repense à cette idée du cri annonciateur de mort. Qui serait visé ? Le Darach est normalement mort, Deucalion n'est pas censé revenir ici et les jumeaux sont introuvables. Je fixe Lydia en lui serrant la main pour tenter de la rassurer. Son pouls est extrêmement rapide, elle semble stressée. 


Lydia, il s'agissait peut être d'un moyen de défense contre le loup qui prenait le contrôle. Ce n'est pas obligatoirement la mort, regarde quand Jennifer t'a attachée, il s'agissait d'un moyen pour te trouver. Cela peut avoir plusieurs sens.


Je tente de paraître sûr de moi, mais je devine qu'elle ne marche pas. Lydia est intelligente et plus encore, elle me connait. Si je dis aussi cela, c'est parce que je veux à tout prix que tout cet enfer ne recommence pas.