I missed you || Tara

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I Missed You, But not your Bear

Tara avait mal au pied, non il ne s'agissait pas de cette sensation désagréable de fourmis, oh non, quelque chose de bien plus grave. Un meuble était venu dire bonjour à son gros orteil alors qu'elle cherchait à déplacer tranquillement un meuble. Stiles ne lui avait été d'aucun secours, monsieur étant trop occupé à préparer ses affaires pour la journée. D'ailleurs si elle continuait comme ça, elle allait être en retard pour ses cours.

L'écharpe autour du cou, elle rejoignit Louise, cette charmante française avec qui elle s'était liée d'amitié plus tôt dans l'année. Pour éviter la jalousie de sa blonde, elle avait tu le sujet, ne voulant pas passer les précieuses heures au téléphone avec Alexis à débattre sur les possibles attirances de la belle française à son égard. Les quelques banalités échangées, elles vinrent se réfugier dans l'amphithéâtre, regrettant de ne pas avoir pris de thé pour leur tenir chaud.

Tara se faisait discrète et silencieuse en cours, ses longs cheveux bruns tombant de chaque côté de son visage pour se couper du rester des étudiants. Elle n'aimait pas être le sujet d'attention de certains. Des garçons s'amusaient à l'assommer sous les questions gênants et même sensibles. Jamais elle n'avait parlé de la ville d'où elle venait, jamais elle n'avait parlé de sa famille ou des dernières semaines avant la rentrée.

Il lui arrivait encore de se réveiller en sursaut la nuit, l'impression d'une main glacée sur sa nuque lui donnait la nausée. Heureusement pour elle son colocataire venait lui tenir compagnie, mais cela n'apaisait pas ses maux. Il n'était pas Alexis. L'irlandaise avait pris l'habitude de dormir dans les bras d'Alexis pendant les vacances et même avant, son absence était douloureuse. Les Week-End où elles pouvaient se voir étaient un rayon de soleil dans ses peurs quotidiennes. Celle qu'elle aimait... Alexis, un jour... Un jour elle se marierait avec elle, que ça plaise à Madison ou non.  

Le cours se passa sans problèmes et Louise l'invita à manger un bout dans le petit restaurant au coin de la rue. Elle accepta avec joie. Sa main s'attarda pourtant sur son téléphone. D'habitude, Tara prévoyait toujours d'appeler Alexis avant que cette dernière ne commence les cours. Mais il lui suffisait de se rappeler des questions de sa belle pour ne pas s'inquiéter sur le sujet. Elle la soupçonnait de lui faire une petite surprise sur Skype ce soir.

"Alors toujours avec ta belle blonde?" lui demanda gentiment Louise avant d'enfourner un sushi au fond de son gosier. Tara finit tranquillement ses nouilles avant d'esquisser un sourire. "Oui, ça va bientôt faire six mois!"Louise ne put s'empêcher de la trouver adorable, l'amour rendait si innocent. "Vous avez bien du courage." La brunette s'excusa et répondit à l'appel de Madison.

Une fois chez elle, Tara balança ses bottes à l'autre bout du studio et s'empressa de prendre une douche. Il lui restait encore quelques heures avant qu'Alexis ne réclame son droit de l'avoir pour elle seule. Après avoir enfilée sa tenue de panda roux préférée, elle rejoignit Stiles pour regarder leur épisode de la semaine. Pendant que les images défilaient sur l'écran, ils échangeaient leur journée et leurs quelques nostalgies par rapport à leurs années lycée. Tara était franchement heureuse de l'avoir à ses côtés.

Ce fut trois coups contre la porte qui les tirèrent du sommeil dans lequel ils s'étaient perdus. La fatigue ne pardonnait pas aux étudiants. Tara crut se rappeler des messages d'Alexis et se précipita vers la porte. Ce n'était pas sorcier, personne ne venait les déranger à cette heure d'habitude.

La porte s'ouvrit en grand et le visage de Tara se décomposa sous la surprise. Alexis. Alexis était bien là! En chair et en os, et dans une tenue présentable comparée à la sienne. "Chérie!" Elle s'empressa dans la prendre dans ses bras, voulant à tout prix s'enivrer de son odeur et de sa chaleur. "Tu m'as tellement manqué!"

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La sentir si proche d'elle, c'était si bon. Son coeur se réchauffa, se gonfla et tout son amour pour elle se réveilla. Jamais elle n'aurait pensé que sa chère et tendre se ruinerait pour lui faire une surprise de la sorte. D'habitude, Tara lui payait les billets, après tout, elle avait toute une fortune à écouler. Mais là n'était pas le sujet. Son regard chocolat se plongea dans le sien océan et les larmes de joie se mirent à inonder ses joues. Depuis combien de temps ne s'étaient-elles pas vues Des semaines sûrement, mon dieu elle lui avait tellement manqué.

Sa peau contre la sienne fut le résultat d'un frisson délicieux le long de sa colonne vertébrale. Les souvenirs revenaient à ce toucher qu'elle avait pensé impossible à retrouver. Mais le destin était de leur côté et leur amour perdurait, elles avaient survécu à cette épreuve, plus rien ne pouvait les séparer. Ses bras vinrent s'enrouler autour de sa taille, elle la voulait contre elle, elle voulait la retrouver comme il se doit. Ses envies et son désir étaient bien plus forts que sa raison qui s'était exilée dans un coin de son esprit.

Ses lèvres contre les siennes provoquèrent une explosion au creux de son ventre, les papillons se bousculant entre eux dans une panique générale. Ah l'amour, une chose que Tara adorait plus que tout au monde. Se sentir aimer et aimer. Le baiser se prolongea et elle redécouvrit avec joie la fougue de sa petite-amie, cet amour qu'elle transmettait à travers ce baiser et qui réchauffait le moindre de ses membres.

Elle ne voulait se séparer d'elle, ses doigts souhaitaient parcourir sa peau, son corps réclamait le sien et sa bouche crevait d'envie de l'aimer, de lui faire plaisir. Elle était tout simplement dingue d'elle, comme jamais, comme toujours, pour toujours. Un rire franchit ses lèvres quand la porte claque, elle se retint de faire un commentaire sur la force d'Alexis. Ses doigts se contentèrent de se perdre dans ses boucle d'or. "I love you so much Alexis. You're the love of my life."

Ses yeux se fermèrent un instant pour retenir un sanglot. Les souvenirs, tristes cette fois, vinrent lui rappeler cette fameuse nuit où Alexis lui avait ôté la vie. Elle l'avait supplié de l'achever, elle se souvenait parfaitement de ses mots. Alexis, je t'aime, je suis complètement folle de toi... Je nous avais imaginé une vie tu sais? On aurait eu notre maison dans une forêt, tu aurais été peintre et moi journaliste, on aurait eu deux enfants... On aurait été si heureuses... Le froid s'agrippa à sa poitrine quelques secondes, mais elle le chassa rapidement.

L'estomac d'Alexis la réveilla et elle rit avec elle en prenant sa main "Allez viens je vais te faire à manger. Mais ne fais pas trop de bruits Stiles doit être en train de dormir." Elles rejoignirent la cuisine et Tara prit de quoi remplir le ventre affamé de sa belle. "pas de brownie cette fois!" Ses doigts s'emparèrent du couteau, relevant sa manche, dévoilant un tatouage d'un ours et d'un chat jouant ensemble. Elle l'avait fait deux semaines plus tôt, Alexis ne l'avait jamais vu.

"Je te fais des pâtes carbonara avec supplément viande rouge ça te va?" Elle lui vola un baiser avant de lui sourire, son regard s'attardant sur le sien. La joie n'avait toujours pas quitté son visage et on aurait dit une adolescente amoureuse transie dans son pyjama dont la capuche dissimulée la plus grande partie de sa crinière. "Tu aurais dû me prévenir que tu venais! J'ai failli accepter de manger à l'extérieur avec Louise." Ok la boulette, il fallait poursuivre. "Parce que je pensais que c'était un skype coquin." Elle ricana de sa propre bêtise.

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Tara avait su régler la température de la plaque du premier coup, elle posa la casserole remplie d’eau. L’idée de mettre de la musique lui vint, mais elle n’eut pas la chance de saisir la télécommande qu’une attaque d’ours sauvage se fit. Un sourire en coin étira ses lèvres, son épiderme réagissant au souffle chaud de sa belle contre sa nuque et au contact de ses mains sur son ventre. Elle adorait ces moments et priait chaque jour pour qu’ils soient plus nombreux et plus longs, hélas la vie qu’elles avaient désormais ne leur permettait plus de se voir tous les jours.

Un rire s’échappa de sa gorge et un glapissement de surprise la prit quand une paire de lèvres vinrent taquiner son cou par de multiples baisers. Sa raison lui hurlait d’arrêter ce petit jeu, Stiles était toujours là et ça ne se faisait pas d’être aussi complices alors qu’il n’avait pas vu Lydia depuis des semaines. Mais au diable sa gentillesse, elle avait aussi le droit d’être égoïste. Alexis n’était pas toujours là pour assouvir ses désirs. Et Dieux que ça lui manquait! Elle se rappelait de ces matins entiers sous la couette à s'échanger des mots d'amour entre deux tourbillons de passion. Elle se souvenait des baisers paresseux de sa belle contre son dos et de ses mains dessinant la courbe de ses hanches.

Ses joues prirent une jolie teinte rosée et elle toussa légèrement, remplissant la casserole du paquet de spaghettis, la louche servit de massue pour les ramollir et les noyer dans l'eau. Mais ses gestes furent de nouveau interrompus par ce murmure au creux de son oreille. Oh Dieux, comment allait-elle faire pour attendre si elle continuait sur ce chemin-là? Tara maudissait ses hormones soudainement trop réveillées et donna une gentille tape contre la main de sa belle. "On se calme chérie, nous ne sommes pas seules." Elle pouvait presque sentir le regard rageur de Stiles sur elle. Mais Alexis semblait n'en vouloir faire qu'à sa tête et Tara perdit -pour quelques secondes- ses esprits, lâchant un gémissement incontrôlé sous pareil traitement. Elle se vengerait plus tard.

Ses doigts touchèrent cette marque humide. "Alexis, tu es irrécupérable." Elle se tourna vers la blonde avec une moue. "Bien sûr que je suis heureuse ma belle, mais tu dois comprendre que nous ne sommes pas seules d'accord?" Elle crevait d'envie de lui sauter dessus, mais sa raison le lui interdisait. Elle ne pouvait pas faire ça à Stiles.

"Bon pendant que les pâtes cuisent, tu me montres ce que tu as ramené?" Tara se dégagea habilement de l'emprise de sa petite amie pour s'emparer du sac tout en souplesse. Elle le posa un peu trop lourdement sur la table.

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Tara ne savait décidément plus contrôler sa force, force qu’elle pensait inexistante puisqu’elle n’avait jamais mis le pied dans une salle de sport. Elle avait toujours soupçonné sa possession d’être la cause de la naissance de cette musculature qu’elle ne se connaissait pas. Après tout, sa mère avait toujours été une puissante guerrière qui mettait sa magie au service des combats contre les loups. Mais là n’était pas le sujet, la brunette ne voulait pas inquiéter sa petite-amie devant pareille suspicion.

Doucement ses bras vinrent s’enrouler autour de sa taille et son menton se posa sur son épaule pour que son regard puisse assister à ce spectacle. A chaque nouvel objet dévoilé, un baiser venait se poser contre la peau douce et délicate de sa belle dans un remerciement amoureux. L’odeur de l’écharpe créa une barrière qu’elle se refusait à garder, elle ne pouvait plus profiter du parfum de sa chérie ! C’était scandaleux ! « C’est vrai que ça faisait longtemps que je ne les avais pas lu ceux-là. » Qu’est-ce qu’elle pouvait être tête en l’air pendant les déménagements ! Peut-être était-ce la silhouette gourmande d’Alexis qui l’avait distraite pendant, en même temps… Son… Hm. Reprenons.

« Tu es adorable. » Elle lui vola un bref baiser et la laissa continuer, serrant la peluche entre elle et sa chérie, heureuse d’avoir un nouveau t-shirt. « Tu me feras penser à te donner de nouvelles fringues ! » Le moment semblait des plus adorables jusqu’à que cette boîte apparaisse. Le visage de Tara tourna au cramoisi quand elle reconnut le contenu et elle voulut se cacher au plus profond d’une grotte, ne souhaitant pas affronter le regard de sa copine. Elle se racla la gorge quand elle s’écarta et attrapa ses affaires. « Viens… »

Sa voix était tremblante de honte. « On va déposer ça dans ma chambre. »
Et sans rien ajouter, elle fonça se réfugier dans sa chambre, n’assumant pas ce jouet qui l’aidait à vaincre l’absence de sa belle autrefois. Comment avait-elle réussi à mettre la main dessus ?! Elle l’avait pourtant bien planqué ! Dans tous les cas, elle était bien gênée et curieuse de savoir comment. Le sac fut posé et la porte fermée. « Hm. Reste là, je vais te chercher tes pâtes. »

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Tara prit soin de bien présenter l’assiette avant de la poser soigneusement sur un plateau. Les couverts suivirent tout comme le verre rempli de la boisson préférée de sa belle. Une fois cela fait, elle s’absenta quelques instants de la cuisine pour réveiller son colocataire d’un baiser sur le front, l’informant brièvement de la présence d’Alexis et s’excusant d’avance. Voyons, tout le monde connaissait la blonde et sa façon de retrouver Tara. Mon dieu est-ce qu’elle rougissait encore à cette pensée ? Ses doigts tâtonnèrent ses joues, elle jura.

Elle revint rapidement dans la cuisine et se saisit du repas de sa chérie pour rentrer dans sa chambre. Elle ne put empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres lorsqu’elle la vit ainsi sur son lit. Tara n’était pas aveugle, son oreille était froissé et sa place n’était plus la même. Son cœur s’échauffait à l’idée qu’elle ait pu manquer à ce point à Alexis et souffrait à l’idée qu’elle était résolue à de telles choses pour se souvenir d’elle. « Les pâtes de madame sont servies ! » Le plateau fut posé et Tara ôta ses pantoufles ainsi que sa combinaison de Koala. Chose qui laissa apparaître une chemise qui appartenait à la blonde et que la brunette adorait porter pour dormir.

« La déco te plaît ? J’ai ajouté quelques petites choses ! » Des photos d’elle sur le mur à côté du lit, d’autres de sa personne et de Stiles, Lydia, Madison, ses parents… Elle n’avait pu se résoudre à jeter cette photo. Son grimoire était soigneusement rangé dans une vitrine scellée par un sort. Lorsque ses amis de l’université se demandaient de quoi il s’agissait, elle répondait que c’était un héritage de sa grand-mère. Enfin, quelques dessins d’Alexis avaient été punaisés devant le bureau, certains n’étant que des esquisses de silhouettes méconnaissables, mais elle aimait tellement son art.

Elle vint s’asseoir à côté d’elle et prit sa main libre pour y déposer un baiser. « Tu m’as tellement manqué chérie… » Ses doigts s’emmêlèrent aux siens. Devait-elle le lui avouer tout de suite ? C’était risqué, mais avait-elle vraiment le choix ? Son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine alors que sa gorge se nouait. « Je fais des cauchemars sans toi. Je suis obligée de demander à Stiles pour dormir avec lui… » Sa voix était brisée, faible, honteuse. « Je rêve d’elle toutes les nuits, elle me hante. »

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Tara manqua de faire un commentaire sur le fait qu’elle n’avait pas fini son assiette, mais elle s’abstint, ce n’était pas le moment. Pourquoi Diable avait-elle mis ce sujet sur le tapis ? Etait-elle complètement stupide ? Il fallait croire que lui, gâcher tous ces beaux moments en perspective avec sa belle pour parler de ses ridicules cauchemars. La brunette se cala contre elle dans un soupir de soulagement, une de ses mains attrapa son haut, son nez se glissa entre sa poitrine, inspirant cette odeur dont elle était folle. Les battements de cœur d’Alexis ne lui échappèrent pas. Ils étaient rapides, comme les siens.

Ses yeux s’étaient fermés, affrontaient désormais le noir dans lequel elle était plongée. Le visage de sa mère lui apparut un court instant puis elle le chassa de sa volonté de fer. Il fallait qu’elle se concentre. Les paroles d’Alexis étaient importantes. A chaque nouveau mot, sa prise sur son haut se resserrait et sa gorge se nouait. Alexis. Elle avait besoin d’elle, elle en était dépendante. Dans un sens c’était pénalisant, réducteur, mais dans un autre profondément rassurant. Jamais elle ne l’abandonnerait. « I’m tired Alexis. I’m tired to be weak. » Doucement elle s’était redressée, son regard dans le sien. Ses deux mains sur son visage, son front contre le sien, elle poursuivit:

« I’m Hurt. I’m Cursed but… » Ses doigts glissèrent lentement le long de sa peau chaude et douce, celle qu’elle connaissait par cœur. « You are my Heaven. » Une larme unique coula sur sa joue, ses lèvres cherchèrent les siennes pour un baiser, elle voulait se rassurer. Le goût salé de cet échange lui rappelait cette horrible nuit. Elle se revoyait prisonnière de son corps alors que sa mère faisait souffrir son aimée. Elle la revoyait l’envoyer valser dans le sable, lui faire subir effroyables tortures. Elle se souvenait de son cri de désespoir et cet acte suicidaire qu’elle avait accompli. Tara avait repris le contrôle pour quelques secondes. Pour un dernier baiser, une dernière demande, un dernier souffle. Alexis l’avait tué.

Et puis la lumière du ciel du beau matin, le visage larmoyant de Madison et celui tourmenté de la blonde. Les traces de griffes resteraient à jamais marquées dans sa peau, mais ce n’était pas douloureux, non une libération. « I love you and I’m here for you too Alexis. I know you jurt, I can feel it. » Sa main se posa contre son Coeur et son front revint contre le sien. La brunette connaissait les maux d’Alexis, mais cette dernière restait muette à ce propos. « You can talk to me. Please, talk to me. »

Tara avait certes perdu une grande partie de ses pouvoirs, mais ses sens restaient aiguisées et son esprit lui disait tout. Peur, inquiétude, culpabilité. Voilà ce qu’elle avait trouvé caché contre les lèvres de son aimée.

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Les mots n’avaient plus d’importance en cet instant, seule la présence de l’autre comptait. Doucement elle se libéra de cette étreinte amoureuse pour venir s’asseoir sur ses genoux, posant ses mains sur ses épaules. Son regard se plongea dans le sien alors qu’elle retenait un sanglot. Son visage se secoua dans une demande muette. Elle ne voulait plus que les mots comblent le silence, leur secret à elles deux c’était bien ça. Seulement la présence de l’autre. Ses lèvres se posèrent délicatement sur les siennes dans un long et amoureux baiser.

Tara les fit basculer sur le lit, son regard croisant le sien un court instant. Le temps semblait s'être figé entre elles, créant une bulle dans laquelle elles étaient toute deux enfermées. Et puis l'irlandaise franchit la dernière distance qui les séparait, scellant son cœur à cette délicieuse écossaise qui était l’élue de son cœur depuis si longtemps maintenant. « Always. »

Les souffles se mêlèrent, les corps se retrouvèrent dans un tourbillon de passion qui perturba le moindre des esprits présents dans la pièce. Il n’y avait plus de place pour la raison, pour les êtres sérieux, déchirés qu’elles étaient censées être. Il n’y avait plus qu’elles et cette envie commune et pourtant si muette, elles souhaitaient chasser cette peine, cette douleur qui noircissaient leur univers respectif. Tout ce qu’elles souhaitaient, c’était se perdre dans la fougue de l’autre, de laisser la flamme passionnée les brûlait dans cet amour qui avait survécu à la mort. Tout était parfait pour oublier.

Tara se glissa plus confortablement sous les draps, ses lèvres se perdant dans le cou de sa belle qui ronronnait sous pareils traitements. Ses doigts se glissèrent sous la peau de son ventre, un rire heureux s’échappant de sa gorge. « I love you. » Ses baisers se poursuivirent doux et délicats. Elle voulait l’embêter. Alors elle attrapa la couette et s’enroula dedans, la voilà dans sa tenue d’Eve face au froid mordant de la chambre.

La discussion de sa mort avait pris fin et elle faisait tout pour qu’elle ne soit pas remise sur le tapis. Sa chérie était là pour elle, elle voulait profiter. Quand Alexis se redressa pour récupérer son dû, elle se leva et un drôle de bruit se fit entendre. Ses yeux s’écarquillèrent et s’abaissèrent sur l’assiette de pâtes que son pied venait de briser. « T’avais pas fini ton assiette ! »  

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Elle aurait dû se douter qu’Alexis lui sortirait une blague de ce genre-là, mais son esprit était trop fatigué pour lui rappeler toutes les caractéristiques de l’humour de sa belle. En tout cas, cette petite pique arracha un air blasé à ce si joli visage. Ne faire aucun commentaire, ça ne ferait qu’accentuer l’hilarité immature de la blonde, mais un rire discret s’échappa de ses lèvres. Merde. C’était foutu. « Je ne ferai aucun commentaire. » Alexis avait beau paraître sérieuse, on pouvait entendre un rire gras à l’intérieur d’elle.

Tara se décala avant de se jeter dans le lit, laissant sa belle nettoyer cet accident. Le corps protégeait par ce drap si confortable, elle allongea ses bras en croix et accrocha son regard au plafond. Elle entra dans un tout autre monde, quelque chose de parallèle qui lui demandait toute sa concentration. Des images dansaient devant ses yeux. Les battements de son cœur étaient sages désormais malgré les baisers d’Alexis contre sa peau nue. Elle ne faisait plus attention à ses allers-retours, ce n’était qu’un bruit de fond dans ce torrent de sensations.

Ses yeux se fermèrent un court instant et elle put sentir la magie vibrer dans le moindre de ses os. Un bref sourire étira ses lèvres fatiguées et pourtant heureuse. Depuis la possession de sa mère, ses pouvoirs s’étaient doucement dissipés, mais sans jamais complètement disparaître. Son tatouage dans le creux dans son dos s’était fait discret. Ce magnifique chêne n’était plus qu’une jeune pousse fragile. Il lui arrivait encore de pratiquer un peu de magie, de pousser ses limites au plus grand damne de Stiles. Pauvre cobaye de ses expériences incontrôlées. La dernière fois, il avait fini collé contre le mur et Tara avait dû redoubler d’efforts pour le sauver.

De bons souvenirs. Elle refusait de laisser les mauvais rejoindre cette petite partie de détente qu’elle avait engagée. La voix d’Alexis la tira de sa torpeur et elle ouvrit un œil pour l’observer. « La couette est mienne, recule ennemi de mon royaume ! » Dans sa tirade, elle s’était légèrement redressée pour s’appuyer contre la tête de lit, son oreiller comme arme. « Tes pattes d’ours ne toucheront jamais la douceur de ce tissu. Il est mien ! Tu as tes poils pour te tenir chaud ! »

Tara aimait jouer ainsi avec elle. Elles n’avaient pas vraiment eu la chance de vivre un véritable quotidien de jeune couple. Les ennuis les avaient rapidement rattrapés et les moments doux avaient dû laisser place à des heures de dispute et de doute. Tara voulait rattraper tout ça, être normale avec elle, même s’il ne s’agissait que de quelques heures. Elle aimait se moquer gentiment de sa chérie parce qu’elle adorait admirer ses réactions excessives. Cette moue enfantine qui lui donnait ce côté innocent qu’elle chérissait temps. « Je n’hésiterai pas à défendre mon territoire ! »

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La bataille fut sans pitié et Tara s’en donna à cœur joie. C’était ça l’avantage d’avoir une petite amie surnaturelle qui ne craignait pas ses coups. Elle pouvait mettre la force qu’elle souhaitait dans ses bras et Alexis s’en sortirait indemne, un sourire idiot sur les lèvres. Hélas la brunette aurait peut-être dû penser à son colocataire qui ne pouvait sûrement pas fermer l’œil à cause des grincements du lit et leurs rires presque trop bruyants. Mais qu’est-ce qu’elle s’en foutait ! Elle était heureuse et pouvait enfin se sentir vivante autrement que dans les bras doux de sa belle. Cette dernière finit par céder sur ses coups et Tara en profita pour lui grimper dessus, son oreille brandi au-dessus de sa tête, prêt à donner le coup de grâce.

Le rire de Tara résonnait dans la pièce. Son regard se perdit sur le visage tout bonnement pur et innocent de sa belle. Son cœur rata un battement et ses yeux se perdirent dans cette immensité bleue agitée par les vagues d’un bonheur plus rare que le scintillement des diamants. Doucement, elle se penchait vers elle pour cueillir ses lèvres dans un baiser. « Je t’épargne la vie. » Ses mains lâchèrent le coussin pour s’emparer de ses poignets. « Mais tu es ma prisonnière. » Ses dents rencontrèrent la peau de son cou et sans aucun remords, elles marquèrent leur territoire. Avec fourberie, elle souffla doucement dessus, laissant sa magie se répandre dans les veines brisées pour arrêter leur guérison.

Fièrement, elle se redressa et admira son travail. Elle sautillait presque sur place. « J’ai réussi ! J’ai vaincu l’ours ! » Son rire mourut sur ses lèvres quand sa belle la surprit en se redressant, écrasant sa bouche contre la sienne dans un baiser à la fois passionné et amoureux. « Prête pour un second round ? » Souffla-t-elle.


Les doux rayons du soleil caressèrent sa peau à demi-nue et Tara grogna, son visage retourna se cacher dans le creux du cou d’Alexis. Ses bras s’enroulèrent autour de sa taille et ses jambes s’emmêlèrent aux siennes. Doucement, elle se laissa bercer par Morphée, mais ce dernier fut chassé de la plus horrible des manières. Mère Nature s’était invitée sans prévenir personne. Dans un soupir, la brunette quitta son cocon douillet pour rejoindre son pull et les toilettes.

Tara s’autorisa à faire un câlin d’excuse pour son colocataire pour ensuite assouvir ses besoins naturels. Ses os craquèrent, elle traçait sa route dans la cuisine à la recherche de nourriture. Elle glissa le journal sous son bras et retourna dans sa chambre avec des cookies et un berlingot de lait. « Alexis. Chérie… » La voyant encore profondément endormie, elle sourit et s’assit en tailleur, lisant le journal en trempant son cookie dans le lait.

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Tara ne pouvait pas trouver Alexis plus mignonne qu’en cet instant, peut-être que sa voix pouvait casser toute la magie qui s’était glissée entre elles, mais l’amour réglait rapidement le problème. Elle arracha son regard quelques instants de son journal pour admirer la silhouette de sa chérie disparaître dans le couloir. Attendez… le corps nu de…. « Alexis ! » Elle se précipita hors du lit avec la couette pour le balancer sur la blonde, hélas Stiles avait déjà eu le malheur de passer dans le couloir à ce moment-là. La brunette retourna à sa lecture, quelque peu hilare de voir la panique sur le visage de son colocataire. Un cookie en équilibre entre ses dents, elle tourna la page de son journal, sereine.

Un sursaut la prit quand un plateau se posa sur le bord du lit ainsi qu’une couette vivante. Un sourcil s’arqua sur son front et elle dévisagea Alexis. « Tu m’expliques pourquoi tu veux que je te garde des cookies si tu dévalises ma cuisine ? » Elle tira sur le plateau pour le planquer derrière elle. « Certaines choses sont à Stiles, t’aurais pu demander quand même. » Elle retira ses lunettes et posa les informations de papier pour lui voler un baiser, sa main se perdait déjà dans sa crinière dorée. Elle était accro, complètement dingue d’elle. « Fais pas cette tête. »

Elle la força à s’allonger pour poser sa tête sur son ventre, lui laissant gentiment le reste de sa nourriture et de son verre de lait. Les minutes s’écoulèrent durant lesquelles elles profitèrent simplement de la présence de l’autre. Ces matins là lui manquaient affreusement. Le plaisir de se réveiller avec elle dans ses bras, de grignoter au lit toute la matinée, de l’aider à faire ses devoirs. D’ailleurs. « Ca se passe comment le lycée ? T’arrives toujours à suivre ? T’as pris tes cours pour qu’on bosse un peu ? »

Tara avait consciente d’être lourde par moment à ce sujet, mais elle ne voulait pas qu’Alexis gâche sa vie par fainéantise. Elle était intelligente, elle avait toutes les capacités pour réussir, mais se refusait à le comprendre, chose qui énervait parfois Tara. Mais elle se contenterait de ces simples questions aujourd’hui, elle ne voulait pas se disputer avec elle, ça ne mènerait à rien.

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Tara l’écouta sans l’interrompre, jouant un peu avec ses cheveux pour ne pas trop stresser. « Un peu de mal ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Elle se redressa à son tour pour prendre son visage entre ses mains, lui faisant un bisou esquimau. Inquiète, oh oui, elle l’était complètement. Elle refusait de croire que sa chérie voulait quitter le lycée, elle ne pouvait pas faire ça ! « Oui bien sûr que je peux t’aider ! Je n’étais pas première de classe pour rien ! » Un rire s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne s’étire pour attraper le sac de sa belle.

Ses sourcils se haussèrent en l’entendant. « Toi ? Me récompenser ? » Elle se mordit la lèvre. « J’ai hâte darling ! » Nouveau rire avant qu’elle ne reprenne son sérieux, s’installant plus confortablement sur le lit. Tranquillement, elle sortit les feuilles, classeurs et autres cahiers. Ses doigts vinrent tourner les pages, son regard parcouraient les lettres maladroites d’Alexis alors qu’un sourire nostalgique étirait ses lèvres. Tara se souvenait encore des heures passées à l’aider à améliorer son écriture le week-end.

Elle avait passé un temps fou à lui faire comprendre qu’il fallait se concentrer et non tenter de s’imprégner totalement de son odeur. Et puis, sa mère avait brisé cette petite routine et elle n’avait plus jamais eu la chance d’entretenir ce petit travail qu’elle appréciait temps. Mais bon, il y avait une possibilité de tout recommencer ! De reprendre à zéro sans problèmes. « Alors voyons voir ! » Sa main vint rejoindre dans un bruit de claque. « Me dit pas que tu vas me demander de l’aide en espagnol ? » Son regard se leva pour chercher celui de sa chérie.

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La brunette écoutait attentivement tout ce que lui disait sa douce, prenant bien soin de déchiffrer son écriture. Elle fut agréablement surprise de voir des progrès au niveau de l'orthographe, mais la calligraphie restait brouillonne. Elle glissa sur le matelas pour rejoindre la tête de lit. Remettant ses lunettes sur son nez, elle était prête. Son dos bien droit contre le mur, son doigt fit signe à Alexis d'approcher pour qu'elle puisse se glisser entre ses jambes.

Tranquillement, Tara passa son menton par-dessus son épaule. L'histoire n'avait plus de secret pour la brunette qui s'empara du manuel d'histoire pour le feuilleter légèrement, prenant le dos de sa belle comme support. "Guerre du Vietnam hein? C'est pas joyeux." Qui ne se souvenait pas de ce traumatisme national? De ces milliers de morts inutiles pour simplement prouver que le communisme n'était pas le régime le plus puissant du monde. Et tout cet égocentrisme détruit pas une défaite cuisante.

"Comment veux-tu qu'on procède?" Elle posa le manuel sur les genoux d'Alexis pour pouvoir lire par-dessus son épaule. "Soit tu apprends avec les dates, soit on relit et je te donne les éléments clés importants, ceux que tu dois impérativement connaître." Ses mains étaient sagement posés sur les genoux de sa belle, elle ne caressait rien et ne bougeait pas d'un pouce. Tout pouvait déconcentrer Alexis, c'était un véritable piège que de s'être installée de cette manière.

Elle se souvenait de tous les après-midi où elle s'était battue pour faire travailler Alexis. Mais cette dernière trouvait toujours le moyen de détourner le mot boulot. Tara finissait souvent par abandonner et lui offrir baisers, caresses, toute l'attention que l'Alpha méritait. Mais depuis quelques temps, elles s'étaient calmées. Tant mieux.

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