Quatorze heures. Après avoir signé mon contrat avec la police de San Francisco et, après avoir fait le tour du commissariat, je me retrouve maintenant à vagabonder dans les rues de cette charmante ville, qui reste encore un mystère pour moi. Une bonne dizaine de minutes plus tard, je décide de rentrer dans mon petit appartement, pour y terminer l'après-midi.
Vingt heures. Ne voulant pas passer la soirée seul dans mon petit appartement, je file rapidement au première étage, direction ma salle de bains. Une fois dans celle-ci, je me déshabille, puis, je rentre dans la cabine de douche, pour pouvoir laisser l'eau tiède couler sur ma peau. Une demi-heure plus tard, je sors de la cabine, j'attrape une serviette que j'enroule autour de ma taille. Je me dirige ensuite devant la glace, afin de pouvoir arranger un maximum ma coupe de cheveux et, de raser la petite barbe de trois-quatre jours. Lorsque j'ai terminé de me raser, j'essuie le peu de mousse à raser qu'il me reste avec une serviette, puis, je retourne dans ma chambre et, m'habille d'un jean et d'une chemise bleue clair.
Une fois que je suis totalement prêt, je récupère mon téléphone portable puis, je redescends mes escaliers, pour pouvoir récupérer mes clés, puis, je sors de mon petit duplex. Je ferme rapidement la porte d'entrer, avant de commencer à marcher tranquillement dans le couloir, avant de descendre quatre à quatre les escaliers. Lorsque j'ai passé le seuil de la porte, je récupère mon paquet de cigarettes, puis en sors une que je porte jusqu'à mes lèvres. Je range mon paquet dans la poche de mon jean et, essaye d'allumer ma « drogue ». Après plusieurs tentatives, j'arrive enfin à l'allumer. Je crache la première bouffée, puis recommence à marcher tranquillement dans les rues de San Francisco.
Plusieurs minutes plus tard, voir même un bon quart d'heures plus tard, je me retrouve devant un bâtiment qui m'a l'air d'être un bar/restaurant. Je pousse alors, la porte de la bâtisse et, pousse un grand soupire de soulagement en voyant qu'il n'y a pas trop de monde. Je reste encore debout devant la porte, pendant au moins cinq minutes, puis, je décide de marcher, d'un pas lent. En voyant qu'au fond de la pièce il y a une table encore vide, je presse le pas pour pouvoir m'y installer et attendre patiemment la venue d'une ou d'un serveur.
Léo venait de rentrer de la bibliothèque de l'université où il avait fait des révisions et il devait se dépêcher de se préparer pour ensuite aller au Moon's où il travaillait entant que serveur afin de pouvoir payer son petit logement et autres dépenses en demandant le moins possible d'aide à ses parents. Léo en avait marre de leur pitié. Il voulait devenir complètement autonome.
Hoffman se dépêcha donc d'aller dans la salle de bain quand il arriva dans son petit appartement. Une fois arrivée, il se déshabilla rapidement et entra dans la cabine de douche. Il alluma l'eau qui chassa la sueur qui dégoulinait sur son corps à cause de sa course dans les rues Beacon Hill. Il prenait d'habitude des transports en commun mais, manque de chance pour lui, ils étaient en grève aujourd’hui. Le jeune humain avait dû donc courir pour arriver plus ou moins dans les temps chez lui.
Une fois qu'il se fut bien lavé, il se rinça et sortit rapidement de la douche. Il sécha son corps à la va vite avant de se coiffer rapidement les cheveux et de s'emparer du sèche-cheveu qu'il mit à la puissance et à la température maximale. Le jeune homme grimaça à cause de la chaleur qui le brûlait un peu mais ne réduit pas la température. Une fois ses cheveux un secs, il alla s'habiller. Il enfila une chemise blanche et un jean noir, tenue que son patron acceptait. Il devra juste mettre son tablier une fois au café.
Léo mit ses chaussures, attrapa son sac et quitta son appartement. En chemin, il jeta rapidement un coup d'œil à son téléphone pour regarder l'heure. S’il se dépêchait un peu, il sera à l'heure. Un vrai miracle. Hoffman finit par arriver à son lieu de travail et fila à son petit casier. Il l'ouvrit et prit son tablier et y jeta son sac avant de fermer rapidement le casier. Il attacha le tablier noir autour de sa taille avant de regarder l'horloge qui se trouvait dans la salle. Prêt pile poile à l'heure.
L'humain alla dans la salle pour commencer son service. Tous les clients avaient déjà leurs commandes… sauf un. Un homme qui devait sans doute venir d'arriver. Léo vit son visage et se figea, le reconnaissant alors qu'il fut assaillit de souvenirs. Il le connaissait, il se souvenait de lui… Après tout, comment ne pas se souvenir de lui ? Il avait été celui qui avait rendu de sa vie un vrai enfer, l’harcelant pendant deux ans, les deux premières années de lycée pour Léo et les deux dernières pour lui. Cela s’était passé il y a des années, mais Hoffman se souvenait très bien de lui et de son prénom. Alek. Ce prénom qui le dégoûtait et le terrifiait. Il avait presque envie de vomir lorsqu’il l’entendait.
Hoffman regarda autour de lui, le cœur battant. Les autres serveurs étaient occupés, il n'avait pas le choix. Il allait devoir aller prendre la commande d’Alek, les bras découverts, laissant voir ses cicatrices ces bras… au moins, il ne pouvait pas voir celle sur son ventre, c’est déjà ça !
Le cœur bâtant et la peur lui nouant le ventre, il se dirigea vers l'homme, essayant de cacher ces cicatrices en collant ses bras contre son corps, mais ce n'était pas gagné. Léo prit une grande inspiration, essayant de contrôler sa voix et d'avoir l'air assuré, et parla :
Toujours assis, au fin fond de la salle, attendant tranquillement qu'un ou qu'une serveuse vienne me voir, je regarde la carte du menu, afin de savoir s'il y a quelque chose d'intéressant à manger. Après plusieurs minutes d'hésitation, je me décide et, choisis de prendre un plat de lasagne, accompagné d'un verre de vin. Je repose ensuite la carte sur la table et, j'en profite de sortir mon téléphone de la poche afin de regarder rapidement l'heure et de voir mes notifications. Je relève ensuite la tête pour regarder les différentes personnes qui se trouvent dans le bâtiment. Un petit sourire s'affiche sur mes lèvres lorsque mon regard s'arrête sur un couple avec leurs deux enfants, faisant remonter les bons souvenirs de mon enfance, avant que je change littéralement de comportement, tout ça à cause d'un groupe, mais surtout d'une fille. Je secoue la tête pour me changer les idées, puis repose mon attention sur mon téléphone portable.
Tout en continuant de jouer avec mon téléphone, les souvenirs de mon adolescence, me reviennent en mémoire. Ceux où j'ai commencé à me bagarrer avec mon père, ceux où j'ai également commencé à me battre au lycée, pour n'importe quelle raison. Mais un souvenir en particulier me revient en pleine figure. Celle où, quand j'étais encore au lycée, en dernière année pour être plus précis, cette année là, j'avais pris un malin plaisir de suivre le groupe dans lequel j'étais et, je me suis mis à maltraiter un jeune adolescent, qui n'était qu'en première année de lycée et, qui plus est, était un simple humaine. Je ne trouvais rien de mieux que de le bousculer violemment contre les casiers et j'en profitais même pour l'insulter. Oui, j'étais un vrai petit merdeux à cette époque. D'ailleurs, je me demande ce qu'il est devenu. J'aimerais pouvoir le revoir, ne serais-ce qu'un instant pour pouvoir lui demander pardon. Enfin, je suis sûr que s'il me croise dans la rue ilne me reconnaîtrait pas. Je pousse un petit soupire tout en rangeant mon téléphone dans la poche de mon pantalon.
Au même moment, un battement cardiaque avec un rythme élevé me parvient. Je relève instinctivement la tête, tout en cherchant du regard qui peut bien avoir un battement cardiaque aussi rapide et irrégulier. Je n'ai pas le temps de continuer ma recherche qu'un jeune serveur, vient ce poster devant ma table, en me demandant si j'avais choisi mon repas. Je dépose alors mon regard sur ce jeune homme, puis affiche un petit sourire.
- Oui, je prendrais le plat de lasagne accompagné d'un verre de vin s'il vous plaît.
Bizarrement, ce serveur, me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à me rappeler où j'ai pu le croiser. Je fronce légèrement les sourcils, tout en ne le lâchant pas regard, essayant de mettre un nom sur son visage. N'arrivant absolument pas à mettre un nom sur son visage, je me résigne donc à chercher et, sors mon paquet de cigarettes, avant de reposer mon attention sur le jeune homme.
- J'ai une question, est-ce qu'il est possible de fumer à l'intérieur ?
Léo, crispée, essaya de se détendre alors qu’Alek le regardait en souriant. Il ne semblait ni le reconnaitre, ni voir ses cicatrices. Une chance. Mais il aurait dû sans se douter qu'il n’allait pas le reconnaitre pas. Il n'était pas importante... Juste un souffre douleur. Cette pensée dessina un sourire en coin moqueur sur les lèvres d'Hoffman. Ce sourire disparut quand l'homme parla. L'humain se dépêcha de sortir son stylo et son carnet pour noter la commande et le numéro de la table.
Une fois la commande notée, Léo releva la tête et arqua un sourcil en voyant l'homme sortir un paquet de cigarettes de sa poche. Il demanda s'il pouvait fumer à l'intérieur. L'humain se retient de le dévisager, savant qu'il était censée montrer poli... Le fait qu'il ne l'avait pas reconnu lui avait enlevé sa peur et lui avait fait remonter sa colère enfouie au fin fond de lui-même.
« Je suis désolé mais il est interdit de fumer à l'intérieur. »
Hoffman n'était pas du tout désolé, mais restait poli. Il détestait la fumée des cigarettes, ce qui lui faisait adorer cette interdiction. C'était une chance pour lui, ça lui évitait d'être asphyxier. Après avoir répondu au client, il tourna les talons pour se diriger vers la cuisine. Une fois arrivé à destination, il annonça la commande et l'accrocha avec les autres.
Léo revint dans la salle, s'occupant de prendre la commande d'autres clients dans la salle, essayant de ne pas regarder Alek, l'ignorer. Sa présence le perturbait. Il était venu à San Francisco pour tourner la page et le dos à son passé. Recommencer à zéro. Mais non, il fallait qu'un monstre de son passé revienne, lui faisant remonter des souvenirs qui allaient, encore, le hantait. N'avait-il pas droit, lui aussi, au bonheur ? Il commençait à en douter fortement.
Quand Hoffman revint en cuisine pour l'énième fois, on lui annonça que la commande pour la table 12 était prête. Celle d’Alek. Etant le seul serveur à cet instant précis, encore une fois, il serra les dents, se retenant de jurer, et attrapa la commande. L'humain se dirigea vers l'homme pour la deuxième fois de la soirée. Une fois à son hauteur, il lui posa le plat sans trop faire attention, le jetant presque malgré lui. Le jeune homme ne lui lança aucun regard et servit son verre de vin commandé.
Une fois le verre servi, Léo tourna les talons, commençant à repartir. Alek ne l'avait toujours pas reconnu… C'était un soulagement mais, en même temps, ça faisait assez mal à Hoffman. Etait-il à ce point insignifiant ? Ne méritait-il pas que son bourreau se souvienne de lui, que cela les couvre de honte quand il y pense ? Apparemment pas. Mais bon, au moins il n'aurait pas à parler à un de ses cauchemars. Rien que le revoir lui faisait mal, alors lui parler… Et il n'était pas sûr de pouvoir contrôler sa colère s'il voulait lui taper la discute…
Malheureusement pour moi, le jeune homme me répond qu'il est interdit de fumer à l'intérieur du bâtiment. Je pousse un soupir de désarrois tout en rangeant mon paquet de cigarettes dans ma poche. L'homme prend ensuite ma commande et, je ne peux m'empêcher de froncer légèrement les sourcils en voyant que les avants bras du serveur, sont couverts de cicatrices bien voyante malgré les tatouages. C'est il fait ça, en travaillant ? Où à-t-il tout simplement voulu mettre fin à ses jours ? Si c'est le cas pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'un homme mettre un terme à sa vie ?
Je remonte mon regard sur le visage du jeune serveur. C'est vraiment bizarre. Cet homme me rappelle vaguement quelqu'un, mais je n'arrive pas à me rappeler où, mais surtout, je n'arrive pas à remettre un nom sur son visage. Je regarde le serveur s'éloigner, jusqu'à la cuisine, puis, je repose mon attention sur mon téléphone portable, continuant de regarder mes mails et autres notifications. Les souvenirs que j'ai du lycée, me reste en mémoire, revoyant le visage du jeune adolescent que je martyrisais avec l'aide du groupe avec lequel je restais. Mais bien sûr !. Je relève rapidement mon regard en direction des cuisines, tout en cherchant le jeune homme, ou devrais-je dire, Léo. C'est elle l'adolescent que je bousculais contre les casiers du lycée à chaque fois que j'en avais l'occasion.
En voyant le jeune Hoffman revenir dans ma direction, avec le plat que je lui ai commandé quelques minutes plus tôt, je supplie le ciel pour qu'il, ne me reconnaisse pas, mais rien qu'à voir son expression sur le visage, ainsi que la façon dont il vient de me « balancer » mon plat me prouve le contraire. Ça va être dur d'aller m'excuser auprès de lui, surtout avec tout ce que je lui ai fait endurer. Je continue de le regarder s'éloigner une fois encore de ma table, tout en poussant des petits soupirs, ainsi que des jurons, envers moi-même. Pourquoi a-t-il fallu que je rentre, dans ce fichu, groupe qui n'a fait que m'attirer des ennuis ? Encore une question à laquelle je n'aurais sans doute, jamais de question.
Tout en poussant un nouveau soupir, je pose mon attention sur mon plat, ainsi que sur mon tee-shirt qui est légèrement tâché à cause du peu de sauce qui se trouve dans mon assiette. Manquer plus que ça. Je secoue légèrement la tête, puis commence à manger tranquillement mon plat, tout en cherchant un moyen d'aborder le jeune serveur afin de lui présenter mes plus plates excuses.
Après avoir bu ma dernière gorgée de vin, je m'essuie les lèvres, tout en posant ma serviette sur la table. Je me lève ensuite arrange un peu ma tenue, puis commence à marcher en direction du bar, où se trouve, actuellement le fameux Léo Hoffman. Je souffle un bon coup puis, je m'appuie légèrement sur le comptoir, ne quittant pas du regard l'homme devant moi.
- Léo, tu vas sans doute me trouver idiot, mais, je tenais à m'excuser pour ce que je t'ai fais subir au lycée. Je n'aurais jamais dû te faire endurer ça. Donc euh, je suis désolé ...
Je sais parfaitement qu'il ne me pardonnera pas, pas avec tout ce que je lui ai fais subir, mais je dois quand même essayer de me racheter et, de lui prouver que je suis quelqu'un de bien.
Léo allait retourner en cuisine pour chercher les autres plats, essayant d'oublier Alek. Mais comment l'oublier ? L'avoir revu l'avait toute chamboulé. Il devrait plutôt être heureux d'avoir résisté à l'envie de se venger d'une manière ou d'une autre… Si on oublié le plat presque balancé. Mais il le méritait. On ne pouvait pas dire le contraire… sauf peut-être les connards qu’il avait comme « amis » au lycée. Hoffman soupira avec un sourire forcé et en secouant légèrement la tête.
Une fois en cuisine, Hoffman prit les plats prêts pour ensuite aller les servir. Il fit son travail, ignorant l'homme pour éviter d'aller lui donner une claque ou autre. Quelques minutes plus tard, son patron vint la voir, lui annonçant que le barman venait juste de vomir de la bille dans les toilettes et qu'il devait donc partir. Il demanda au jeune humain d'aller le remplacer, lui promettant une petite prime. Léo accepta, ne pouvant pas laisser passer l'occasion de se faire un peu d'argent en plus.
Il alla donc au bar et fit le travail d'un barman. Ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait à gérer le bar. C'était la deuxième fois. Il ne disait que rarement non aux heures supplémentaires, que quand il avait trop de travail pour l'université. Ses études passaient avant tout. Il voulait réussir dans la vie, et les études étaient la clef de la réussite.
Ayant un moment de libre, Hoffman nettoya rapidement le bar, n'ayant rien d'autre à faire et voulant se vider la tête. Il ne serait pas complètement détendu tant qu’Alek était encore dans le restaurant. S'il seulement il pouvait partir… et rapidement. Mais le vœu de l'humain ne se réalisa pas, à l'inverse même. Il releva doucement la tête, sentant une présence devant lui. Cooper était là. L'étudiant se retient de jurer. Il l'avait, apparemment, reconnu.
« Léo, tu vas sans doute me trouver idiot, mais, je tenais à m'excuser pour ce que je t'ai fais subir au lycée. Je n'aurais jamais dû te faire endurer ça. Donc euh, je suis désolé. »
Le jeune homme observa longuement l'homme, le dévisageant. Alek venait s'excuser en gentil garçon innocent… Il se foutait vraiment de sa gueule ce connard. Léo ne pouvait pas supporter ça, non. Il le frappa de toutes ses forces, laissant sa colère exploser, lui donnant une droite.
« Tu es désolé ? Tu es désolé ?! Qu'elle bonne blague ! Qu’est-ce que j’en ai à foutre que tu sois désolé ?! Tu crois que je vais te répondre que ce n’est pas grave ? Que je vais faire ma bonne petite fille afin que tu puisses arrêter de penser au con que tu étais ?! Que tu puisses te dire que ce n’est pas si grave, vu que je t’ai pardonné ? Tu peux toujours rêver, va te faire voir. Mais j’espère que tu t’es bien sentit supérieur à l’époque, que tu as eu le sentiment que tu cherchais à ressentir. Car tu sais quoi ? Tu es aussi inutile et sans importance que moi. Alors oui, je te trouve idiot. »
De l’extrême colère pouvait se lire dans ses yeux alors que sa voix agressive raisonnait toujours dans les oreilles de l’homme devant lui.
Je continue de regarder le jeune homme dans le blanc des yeux, voulant lui faire comprendre que j'étais réellement sincère et, que je m'en voulais terriblement de lui avoir fait autant de mal durant ses deux premières années de lycée. Hoffman me regarde lui aussi, dans les yeux, me dévisagent aussi. Je pousse un petit soupir en me doutant bien, qu'il n'acceptera jamais mes excuses. Le serveur continue de me regarder tout en me dévisageant. Par réflexe je tourne la tête vers les clients, qui sont en train de nous regarder, sans doute se demandant ce qu'il se passe.
Au moment où, je repose mon attention sur le jeune homme, mon visage se tourne rapidement sur le côté. Immédiatement, je pose ma main sur l'endroit où il vient de me frapper. Par malchance, un petit filet de sang coule le long de ma lèvre et, ne voulant absolument qu'il se doute de ma vraie nature, je contrôle ma guérison instantané, me permettant ainsi de garder l'infime trace de sang. Je serre la mâchoire, puis, je retourne doucement mon regard dans celui du jeune homme.
« Tu es désolé ? Tu es désolée ?! Quelle bonne blague ! Qu’est-ce que j’en ai à foutre que tu sois désolé ?! Tu crois que je vais te répondre que ce n’est pas grave ? Que je vais faire ma bonne petite fille afin que tu puisses arrêter de penser au con que tu étais ?! Que tu puisses te dire que ce n’est pas si grave, vu que je t’ai pardonné ? Tu peux toujours rêver, va te faire voir. Mais j’espère que tu t’es bien sentit supérieur à l’époque, que tu as eu le sentiment que tu cherchais à ressentir. Car tu sais quoi ? Tu es aussi inutile et sans importance que moi. Alors oui, je te trouve idiot. »
Je regarde le jeune homme, sans savoir quoi lui répondre. Pour tout avouer, je n'ai absolument pas prévue qu'il fasse, un monologue aussi long. En entendant certains client pousser des cris de surprise suite à ce que vient de dire le serveur, je détourne rapidement mon attention sur les autres clients, en leur lançant un regard noir leur faisant bien comprendre qu'ils doivent rapidement arrêter d'écouter notre conversation. Je repose une fois encore, mon regard sur Léo, le suppliant du regard d'arrêter de hurler.
- Okay, le coup de poing, je l'ai amplement mérité et, j'avoue que je mérite encore plus, vue ce que je t'ai fait subir au lycée, mais je t'en supplie, laisse-moi te prouver que je ne suis pas le salopard que tu as connu au lycée. J'ai changé et j'ai mûrie.
Mon regard ne lâche pas celui du jeune homme. Je veux qu'il sache que je suis sincère avec lui et, que je suis prêt à tous, pour lui prouver que je ne suis plus l'élève « drogué » qu'il a connu lors de sa première année de lycée.
- Je sais que ce que je t'ai fais tu ne l'oubliera pas du jour au lendemain, j'en suis conscient, mais s'il te plaît, accorde moi une deuxième chance.
Alek regarda Léo, ne semblant pas savoir quoi répondre. Cela dessina un sourire moqueur sur les lèvres du jeune humain. La peau de son poing qui avait touché l'homme picotait et le sang sur sa lèvre donnait à Hoffman l'atroce envie de recommencer. Qu'est ce qu'il en avait envie, d'échanger les rôles, de se sentir puissant à son tour… Mais ce n'allait pas arriver. Alek prendrait rapidement l'avantage et Léo refusait de s'abaisser à son niveau. Il devrait plutôt le laisser en plan, l'ignorant. Mais Cooper parla.
« Okay, le coup de poing, je l'ai amplement mérité et, j'avoue que je mérite encore plus, vue ce que je t'ai fait subir au lycée, mais je t'en supplie, laisse-moi te prouver que je ne suis pas le salopard que tu as connu au lycée. J'ai changé et j'ai mûrie. »
Le serveur arque un sourcil. Tiens, il commençait sa réponse en disant qu'il était d'accord avec lui… Intéressant et si prévisible. S'il croyait que lui dire qu'elle avait raison allait l'apaiser ou quelque chose du genre, il se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Alek voulait prouver qu'il avait changé… Enfin, il le suppliait de le laisser lui prouver. Cela fit encore sourire ironiquement l'humain. Cooper s'enfonçait, de plus en plus. S'il seulement il pouvait se taire… L'étudiant soupira, fermant rapidement les yeux en secouant légèrement la tête.
« Je sais que ce que je t'ai fais tu ne l’oublieras pas du jour au lendemain, j'en suis conscient, mais s'il te plaît, accorde moi une deuxième chance. »
Hoffman releva la tête, le dévisageant. Ne comprenait-il donc pas ? Etait-il encore si égoïste ? On dirait bien… Ce fut à ce moment là qu'il remarqua que les clients les regarder, curieux, voulant savoir ce qui allait se passer. Tout recommencer et Alek était apparemment trop con pour s'en rendre compte… Rien d'étonnant. Il avait peut-être changé, Léo avait lui-même changé, mais ça ne voulait pas dire qu'il méritait cette deuxième chance…
« T'es toujours aussi bête et égoïste qu'à l'époque on dirait… Non mais sérieusement, tu ne peux pas comprendre que je n'ai pas envie de connaitre le nouveau toi ? Le, entre guillemet, « bon » garçon que tu es devenu ? Que je veux tourner la page, laisser mon passé derrière moi ? Non, bien sûr que non… »
Hoffman détourna rapidement le regard, un léger sourire en coin. Alek n'allait sans doute pas lâcher l'affaire facilement… En tout cas, jeune, il était bien déterminé de l'enquiquiner… Léo détourna rapidement le regard, avant de le reposer sur Alek, qui n'avait pas bougé d'un poil. Un deal vint à l'esprit de l’homme, voulant se débarrasser de lui et de son regard persistant… Et même de sa présence dans la ville
« Bon écoute, j'ai un deal. Tu fais ton idiot égoïste, tu me prouves que tu as bien changé et tout le blablabla dont je m'en fous. Et en échange, une fois que tu me l'as prouvé ou que tu as abandonné, je décide si tu peux rester à San Francisco, ou si tu dois te casser, me laissant MA deuxième chance, ok ? »
Je continue de regarder le jeune serveur dans le blanc des yeux, essayant de percevoir le fond de ses pensées. Léo, relève la tête dans ma direction, me dévisageant. Je penche légèrement la tête sur le côté tout en plissant légèrement les yeux pour essayer de savoir à quoi il pense, même si je pense déjà le savoir. Le jeune serveur ouvre la bouche et, me balance un tas de choses à la figure. Comme quoi je n'ai pas changé depuis le lycée, que je suis toujours aussi égoïste et, aussi bête qu'avant. Un petit sourire s'affiche sur mon visage. Si il croit que je vais lâcher l'affaire aussi facilement il se trompe. Car oui, j'ai bien l'intention de lui prouver que je suis devenu quelqu'un de meilleur. L'humain détourne rapidement son regard avec un léger sourire en coin sur le visage. Je lui lance, un regard intrigué, m'imaginant déjà reprendre un deuxième coup de poing au visage. Quelques secondes plus tard, Hoffman repose son attention sur moi.
« Bon écoute, j'ai un deal. Tu fais ton idiot égoïste, tu me prouves que tu as bien changé et tout le blablabla dont je m'en fous. Et en échange, une fois que tu me l'as prouvé ou que tu as abandonné, je décide si tu peux rester à Beacon Hill, ou si tu dois te casser, me laissant MA deuxième chance, ok ? »
Plutôt surpris parce que viens de me proposer le jeune homme, je hausse un sourcil, en me demandant s'il est sérieuse où si il me fait une blague. Voyant la froideur que dégage le visage du jeune Léo, je ne peux que penser qu'il est sérieux. Mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi, il se permet de penser qu'il peut décider si oui ou non je dois quitter la ville. Après tout, si je suis venue dans cette ville c'est pour moi aussi recommencer ma vie à zéro, mais surtout pour échapper aux bêtas de mon ancienne meute.
Léo fait une pause dans son monologue, sans doute pour attendre que je réponde quelques choses, mais moi aussi j'attends la fin de son petit discours, car quelque chose me dit qu'il n'a pas terminé.
- J'accepte ton deal Hoffman. Mais il y a quand même quelque chose que tu dois savoir. Je ne suis pas près de quitter San Francisco. Je suis venue ici pour également recommencer une nouvelle vie et, comme je viens d'intégrer la police de cette ville, tu devras me supporter encore longtemps.
Je continue de le regarder avec mon petit sourire moqueur sur le visage, avant de passer ma main dans mes cheveux tout en haussant les épaules.
Léo observa longuement Cooper, attendant sa réponse. Allait-il acceptait, voulant absolument se racheter ? Ou alors il allait refuser, préférant rester tranquillement dans cette ville… Il ne pouvait pas le deviner. Il semblait déterminer à vouloir lui prouver qu'il avait changé, mais il était tout aussi égoïste qu'au lycée pour l'emmerder comme il le faisait. Mais ça, Hoffman ne pouvait pas lui reprocher. il l'était devenu lui aussi. Après tout, c'était le seul moyen de survivre dans ce monde…
Alek afficha un sourire moqueur, ce qui donna sa réponse. Un rire moqueur sortait de sa gorge alors que ses bras étaient croisés sur sa poitrine, montrant qu'il était sur la défense. Il parla, faisant arquer un sourcil à la serveuse. Il acceptait le deal mais n'allait pas remplir sa part de marché ? Ça ne plaisait pas à Léo… Pas du tout, mais c'était normal, à qui ça plairait ? Personne.
Cooper regardait toujours le jeune homme avec le même sourire moqueur tout en passant sa main dans ses cheveux et hausser les épaules. Il reparla. Dommage ? Oui, c'était bien dommage, mais pas que pour lui. « Non. Non, tu n'acceptes pas le deal Cooper. Si tu l'acceptais, tu te plierais aux conditions que je te donne, mais ce n'est pas le cas. Je ne vois pas pourquoi je le ferai moi, vu que toi non. Tu restes à San Francisco ? D'accord, très bien pour toi. Mais jamais, je dis bien jamais, je ne te laisserai te racheter auprès de moi. Je t'ai laissé une deuxième chance, tu ne la pas prise en préférant avoir une deuxième chance pour autre chose, fin de l'histoire. Tu n'es plus un gamin gâté Cooper. Tu es un adulte qui doit faire des choix, tu ne peux plus tout avoir. »
Hoffman se surpris lui-même. Il avait parlé d'un ton neutre, ne faisant pas de reproches, mais en exposant tout simplement les faits. Sa colère avait disparu, il était parfaitement calme. Peut-être un peu déçu. Il avait secrètement espéré qu’Alek Cooper n'était plus le lycéen idiot qu'il avait connu… Il avait espéré, alors qu'elle avait appris qu'il ne fallait plus rien espérer, juste prendre ce qu'on nous donne, que ça soit mauvais ou bon.
Voyant un client arrivé vers le bar, il chassa ses pensées absurdes, retournant au travail. il n'allait pas gâcher sa prime à cause d'un gamin pourri gâté. Qu'il aille jouer au gentil, qu'il aille faire croire que c'était un ange, mais qu'il la laisse tranquille. Comme si Alek n'était pas là, qu'il n'y avait pas eu d'incident, Hoffman servit rapidement le client, jouant son rôle. Il lui adressa même un sourire poli. Une fois que le client fut servit et qu'il ait payé, Léo se retourna vers Cooper qui, à son plus grand déplaisir, était toujours là. Un soupire sortit d'entre ses lèvres.
« Tu comptes commander encore quelque chose ou qu'est-ce que tu attends pour retourner à ta table et finir ton repas comme un grand garçon ? Peut être que tu attends que quelqu'un te donne la becquée ? Si c'est le cas, compte pas sur moi.»
Un gosse pourri gâté !? MOI un gosse pourri gâté !? Sait-il seulement, pourquoi j'ai intégré ce foutu groupe au lycée !? Sait-il ce qui s'est passé dans ma vie et dans ma famille pour que j'en arrive là?! Non. Sinon il n'aurais jamais osé me traiter de gamin pourri gâté. Je serre la mâchoire tout en essayant de me calmer intérieurement. Je continue de le regarder, serrant encore la mâchoire pour ne pas engendrer la deuxième guerre mondiale entre lui et moi.
Le jeune serveur se recule, avant de retourner derrière le comptoir pour pouvoir servir un nouveau client. Je le suis du regard, avant de me décider à bouger et de me planter juste devant lui, une fois que le client a terminé de commander.
- Pour information je ne suis pas un gamin pourri gâté. Tu ne sais même pas ce qui m'a poussé à entrer dans ce foutu groupe au lycée. Alors, je t'interdis de me juger Hoffman, car tu ne sais rien de ce que j'ai vécu, tu ne sais rien du tout !
En disant cela, ma voix est devenue distante et légèrement froide. Lui faisant bien comprendre qu'il n'y a pas que lui, qui a vécu des choses horribles durant son enfance. Même si mes parents étaient des personnes adorables, ça n'empêchait pas mon père de me frapper lorsqu'il en avait l'occasion. Après avoir été viré de son travail et, surtout, après avoir été bannis par la meute, mon père est devenu fou, il est devenu distant envers ma mère et, à commencer à me frapper parce que je ne lui obéissais pas. Heureusement pour nous, nous avons la capacité de guérir rapidement, ce qui permettait aux humains de n'avoir aucun doute.
Je secoue légèrement la tête pour chasser ses pensées de mon esprit, pour revenir à la réalité. Hoffman, a reposé son attention sur moi, avant d'ouvrir une nouvelle fois la bouche, pour me demander si je compte encore une fois commandé quelque chose, ou si je compte retourner à ma table pour terminer mon repas. Un nouveau petit sourire s'affiche sur mon visage, décidément, cette Hoffman, me donne de plus en plus envie de la connaître un peu mieux.
- ça t'amuserais de me donner la becqué comme tu dis pour m’humilier en public n'est-ce pas ? Mais non, si je suis au comptoir c'est uniquement pour te payer, car vue que tu ne l'as pas déjà remarqué j'ai déjà fini de manger.
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que mon téléphone portable ce m'est à sonner. Je m'excuse auprès de Léo puis décroche, écoutant ma coéquipière. Apparemment il a besoin de moi, car il vient de se passer quelque chose en ville. Je l'informe que j'arrive avant de raccrocher mon téléphone. Je range le portable dans la poche arrière de mon jean, tout en sortant mon portefeuille et de reposer mon attention sur le jeune Hoffman.
- Tu as de la chance, je te laisse tranquille pour ce soir. Tu peux garder la monnaie.
Je dépose les billets sur le comptoir puis, affiche un nouveau petit sourire en coin au jeune serveur, avant de lui tourner le dos et de sortir du restaurant pour pouvoir me rendre sur les lieux du crime.
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