Head's Price ft. Evangeline

Un regard d’un bleu glacial, voilà ce que je voyais dans le miroir de ma salle de bain. Voilà le vrai moi, celui que j’avais osé laisser tomber au profit des bras d’une louve, je m’étais perverti, je m’étais détourné de ma voie pour une chose aussi stupide que le sentiment amoureux. Mais je n’avais plus rien à craindre, la chasse était de nouveau ouverte et j’allais m’en donner à cœur joie. Enfilant rapidement un t-shirt noir, je camouflai les nombreuses cicatrices qui parcouraient mon corps, je devais désormais vivre avec, une trace des vies que j’avais ôtées durant mon idiote jeunesse, vie que j’avais ôtée pour une mallette remplie de billets.

Ma main se saisit d’un étui que j’enfilai tranquillement à mon bras droit, glissant mon petit calibre, bien dissimulé contre moi. Aujourd’hui je m’apprêtais à tuer une nouvelle fois et je n’en ressentais aucun regret. Un couteau glissé dans ma ranger gauche, une lame planquée dans l’arrière de la ceinture. Je n’y allais pas de main morte et j’en avais mes raisons. Ma dernière chasse avait été un terrible fiasco. Si seulement cette chasseuse n’était pas venue me déranger pendant ma traque.

Paraît, je quittai la salle de bain pour rejoindre le Hall. Enfilant une veste par-dessus mon arsenal de parfait tueur, je vérifiais que rien ne pouvait être suspecté par un simple passant. Cela fait, je pris une grande inspiration, attrapant mes clés au passage avant de m’aventurer dehors, bien décidé à empocher l’argent de mes clients. Evangeline Summers, une de mes élèves, ne serait plus avant que le soleil ne refasse son apparition dans le ciel.

Je marchai d’un pas rapide et souple dans les rues presque vides du quartier nord de la ville, mes informateurs avaient soutenu le fait qu’elle se trouverait au cimetière. Je n’avais pas posé de questions, me contentant de suivre leurs indications. Mieux valait pour eux qu’elle s’y trouve bien, je n’aimais pas perdre mon temps pour ce genre de choses.

Le silence était presque pesant et j’avais cette sensation de me faire épier. Pourtant je gardai le regard fixe, le grillage du cimetière se rapprochant tandis que je continuai ma marche, je pouvais sentir le métal froid de mon arme contre mon bras, je m’imaginai déjà presser la détente pour abréger ses souffrances. Je n’aimais pas tuer des adolescents mais les loups se faisaient de plus en plus nombreux parmi eux, ils commençaient à se faire dangereux.

Ma main poussa doucement le portail qui émit un horrible grincement, une grimace vint enlaidir mes traits alors que je revins me cacher dans l’ombre. Je me fondais dans le décor comme le vieux me l’avait appris, calmant ma respiration, je me glissai entre chaque tombe sans faire le moindre bruit, ma main cachée derrière mon dos, serrant le manche de mon poignard. Je n’hésiterai pas à le lancer à la moindre occasion.

Encore un pas et je m’arrêtai net. Une silhouette aux longs cheveux était là, non loin de moi, à peine quelques mètres. Je la tenais. Sans hésiter, je me précipitai dans sa direction, l’attrapant par la gorge, la lame de mon couteau en argent se posant doucement contre sa mâchoire, mes lèvres se rapprochèrent de son oreille.

« Bonsoir Miss Summers, désolé de vous déranger en cette belle nuit mais votre tête vaut un prix assez alléchant. » sussura-t-il « Me laisser vous ôter la vie serait un beau cadeau vous ne trouvez pas ? »

Etrangement, ma petite proie n’essayait pas de s’échapper de ma dangereuse emprise. Il ne fallait qu’un simple mouvement de poignet de ma part pour lui ôter la vie. Propre, net, pas de temps perdu. Pourtant, je trouvais cela trop facile, ma curiosité se faisait sentir. Qu’avait-elle donc fait pour avoir sa tête mise à prix ? Il n’y avait rien d’expliquer dans le contrat. Juste un nom et une photo ainsi que la somme alléchante que j’allais empocher.

Evangeline semblait surprise d’entendre dire qu’on m’avait payé pour la tuer. Et pourtant, une louve Alpha comme elle devait bien se douter que de nombreuses personnes voulaient sa mort. Je fis descendre ma lame vers son cou, sentant son pouls contre mon pouce toujours pressé contre sa gorge. J’étais étonné qu’elle reste aussi calme malgré la situation. Et même, qu’elle osait me parler sur ce ton alors que j’avais toutes les cartes en mains. Décidément, une adolescente qui n’avait pas froid aux yeux.

Mon regard se posa sur les noms inscrits sur la pierre tombale et je soupirai, l’empoignant sans aucune douceur par les épaules, pour la tirer loin de cette tombe, ne profanant aucun mort. Les gens ici étaient déjà passés de l’autre côté, que le sang coule encore sur le sol, ne les dérangerait pas.  

« Aucune honte ne me vient. Tes parents sont déjà morts, je parie qu’ils seront contents de te voir les rejoindre ! » lui murmurais-je à l’oreille, la tapant derrière le genou pour la faire tomber. Je rangeai mon couteau pour sortir mon pistolet, attrapant mon silencieux. Une balle d’argent lui ferait moins mal. C’est ce qu’on disait dans le métier. « Et pourquoi ? Aucune idée, on m’a demandé de te tuer. Tu dois sûrement être coupable de quelque chose. Tu as bien dû tuer quelqu’un pour devenir Alpha. »

Je pointai l’arme vers elle, penchant la tête sur le côté, visant tranquillement. Une balle entre les deux yeux, parfait. Je revoyais le visage de chacune de mes victimes à chaque exécution. Ils ne finiraient jamais de me hanter, mais ça ne me posait aucun problème, j’avais appris à vivre avec eux quotidiennement.

« Fais donc tes dernières prières, je n’ai pas tout mon temps. »

La louve dévoila son regard d’Alpha, ce rubis qui brillait à la clarté de la lune. Elle se décidait enfin à passer à l’action ? Je devais donc me dépêcher si je ne voulais pas partir dans une course-poursuite entre les tombes, j’avais un certain nombre d’heures de sommeil à rattraper, ce n’était pas le moment de m’embêter avec des futilités pareilles.

Un grognement s’échappa d’entre ses lèvres, me faisant largement sourire. Qu’elle se défoule un peu avant que je ne presse la détente, je ne lui en voudrais pas. Mon doigt se fit plus pressant sur la gâchette et le coup partit mais la balle vint se loger dans la terre, à ma plus grande surprise.

Avait-elle réussi à fuir devant moi ? De cette façon ? Je la vis s’enfoncer dans l’obscurité. Soupirant, je rangeai mon arme et me lançai à sa poursuite, mes pas se faisant silencieux sur le sol que je foulais. Elle ne m’échapperait pas, il en était hors de question, je voulais cet argent et je ne voulais pas qu’elle s’amuse à divulguer mon identité au reste de ses petits camarades qui n’avaient rien d’humain. Je finis par me stopper quand sa voix se mit à résonner dans mes oreilles. Je tournai le regard à droite à gauche, cherchant le moindre indice de sa présence. « Tuer est un crime très chère, tu es donc coupable. Et mon sale boulot ? Je devrais te dire merci ? »

Je sortis mon couteau toujours caché contre moi et resserrai ma prise sur le manche, elle ne m’échapperait décidément pas. Je n’eus pas le temps d’esquisser le moindre mouvement que je me retrouvais plaqué au sol, la louve au-dessus de moi, son regard rubis plongé dans le mien. Elle était plus rapide que mes anciennes proies, à retenir. Elle me demandait vraiment de discuter ? Etais-je tombée sur une petite naïve ? Un ricanement s’échappa de ma gorge alors que je dégageai un de mes bras pour poser la pointe de ma lame contre sa gorge. « Discuter de quoi ? De la façon dont tu vas mourir ? Ou de la façon de me corrompre ? »

Avais-je le droit de rire? Ou bien même d'esquisser un sourire face à la fougue de la jeune louve? Pensait-elle vraiment s'en sortir ce soir? Douce pensée d'une personne innocente emplie d'espoir, elle avait bien de la chance de croire encore en la vie. Mais un contrat était un contrat et je me devais de le respecter. Si ma clientèle apprenait que je me montrais clément envers mes proies, j'étais bon pour mettre la clé sous la porte. Adieu la richesse, le magnifique loft et ma belle vie. Hors de question que je dise adieu à ce bonheur matériel aussi rapidement. S'il fallait la tuer pour que je le garde, j'étais prêt à le faire.

Lui laissant le temps et le plaisir de m'immobiliser au sol, j'en profitais pour calculer force et agressivité. Elle arrivait à faire mal, mais ne possédait pas la hargne d'un véritable Alpha, la haine d'un meneur. Il ne me serait pas difficile de lui trancher la gorge, mais soyons aimable encore quelques minutes, qu'elle essaye donc de me charmer par ces paroles humanistes, je ne prendrais que plus grande joie à la faire taire.

Discuter. Un rire moqueur s'échappa d'entre mes lèvres alors que je basculais ma tête en arrière, complètement amusé par la situation. Elle pensait avoir toutes les cartes en mains. Grosse erreur de sa part, un chasseur était un véritable magicien, il savait user de ses tours pour se sortir d'une situation délicate. Je finis par reprendre mon calme, un sourire en coin sur les lèvres. "Je n'ai pas le temps de discuter très chère. Le temps c'est de l'argent."

D'un coup de genou bien placé, je réussis à la déstabiliser, libérant mon poignet pour en mordre la poche placée sur un bracelet. Je soufflai sur la poudre qui s'en échappait. Le tue loup venant se répandre dans son organisme alors que j'effectuai une roulade sur le côté pour me dégager complètement de son emprise. "Bien essayé mais on ne neutralise pas aussi aisément un chasseur."

Je sortis un nouveau couteau de ma chaussure, observant cet éclat argenté dans l'obscurité, mon regard sombre se posant sur sa silhouette encore pleine de vie. Il me suffisait de passer à l'action pour qu'elle s'affaisse au milieu des tombes. "Game Over Evangeline." Et je m'élançais.

Pour aussitôt m'arrêter. Il y avait des bruits de pas, nombreux et lents. Je rangeai rapidement mon arme le long de mon avant-bras, me plaçant aux côtés de la louve, face à une tombe au nom inconnu de ma personne. Je tenais l'adolescente par le bras, ne voulant pas qu'elle s'échappe. Je regardais la famille de vieux se réunir autour d'un socle de marbre. "Restes tranquille, je n'en ai pas fini avec toi." lui soufflai-je au creux de l'oreille.

Un rire moqueur provenant de la gorge du professeur se laissa entendre, je soupire doucement d'ennui finalement, j'en ai assez de ses bêtises puériles. Je le regarde en silence tout en soupirant lourdement, je ne veux qu'une chose qu'il me laisse tranquille. Je le regarde tout en soupirant de lassitude, tout en roulant des yeux. "Je n'ai pas le temps de discuter très chère. Le temps, c'est de l'argent." Me dit-il, je ne sais pas vraiment comment le prendre, je finis par souffler tout en le regardant dans les yeux.


Je le vois sortir de nouveau une arme de sa chaussure, encore un couteau en argent. Mon souffle se saccade finalement alors que je le regarde approcher de moi. Ma tête se met déjà à tourner, je me frappe finalement le front à deux reprises. Tout en clignant des paupières, des personnes en approche, c'était bien ma chance. Il me prit par le bras devant cette tombe, une tombe que je ne connais pas."Restes tranquille, je n'en ai pas fini avec toi."



Mais tout à coup, la situation change, je me pris le coup que ce dernier me donna tout en soufflant par le nez. Mais je n'ai pas eu le temps de tout comprendre que celui-ci vient à mordre son bracelet. Un nuage de poudre vint à en sortir, je viens à respirer cette poudre sans pouvoir faire quelque chose, il ma prise par  surprise.Je viens a éternué à plusieurs reprises, mais je commence à me sentir étrangement bizarre. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire. "Bien essayé mais on ne neutralise pas aussi aisément un chasseur."


Je le vois sortir de nouveau une arme de sa chaussure, encore un couteau en argent. Mon souffle se saccade finalement alors que je le regarde approcher de moi."Game Over Evangeline." Ma tête se met déjà à tourner, je me frappe finalement le front à deux reprises. Tout en clignant des paupières, des personnes en approche, c'était bien ma chance. Il me prit par le bras devant cette tombe, une tombe que je ne connais pas. "Restes tranquille, je n'en ai pas fini avec toi."


Me voilà dans une mauvaise passe, qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour en arriver là ? Peut-être que j'aurais dû tuer la meute tout entière quand tout ça est arrivé. Mais non, je ne l'ai pas fait, je commence à croire que je suis vraiment entre ses mains. Je ne dois pas penser ça... Non, je ne dois pas, je dois sortir de cette mauvaise passe qu'importe le prix à payer. Je ne veux pas lui laisser cette chance de me tuer, je ne peux pas lui laissé le plaisir de toucher cet argent à mon nom. Ma tête na aucun prix pour lui du moins ma vie, je ne vais pas pouvoir parler toute la nuit. Pour une fois, je me sens si faible, pleuré pour ma vie, mais mes larmes viennent à se laisser voir, je ne savais plus vraiment quoi faire. Mon cœur commença à s'emballer, je voulais fuir loin de lui. Je ne veux qu'une chose retournée chez moi, attendre que ma grand-mère revienne. Que je lui parle toute la nuit de Nathan, mangé ses gâteaux en regardant un drama. Rire et pleuré devant cette série, mais je n'aurais peut-être plus cette chance.


Nathan... Me reviens en tête comme une douce mélodie, j'aime cette mélodie qui retenti dans mon esprit. Comme un souvenir lointain. Des flashs me viennent doucement dans la tête, et la un sourire dompte mon visage. S'il y a bien une personne pour qui je dois vivre après ma grand-mère, c'est lui, je me surprends a rire, tout en regardant mon cher professeur. J'empoigne le bras qui me tien, alors que mon regard devient totalement noir de colère. Je ne lui laisserai pas le loisir de me tuer, pas avant de l'avoir revu une dernière fois, ça non. Je vais lui faire la guerre si c'est ce qu'il souhaite, et si je dois me débarrasser de lui, je le ferai, oh oui, je le ferai. «Tu ne sais pas dans quoi tu as mi les pieds Henry Beckett, je me délecterai de ton sang sur mes crocs. Je ne laisserai rien ni personne me faire la peau. Crois-moi que tu vas prendre»

Je descellai des larmes sur les joues de ma chère victime. Déclarait-elle enfin forfait ? Non, je ne pouvais y penser. Une Alpha aussi incontrôlable qu’elle ne pouvait se soumettre aussi facilement à un chasseur. Elle avait bien trop de fierté et de courage pour se laisser ainsi faire, alors pourquoi pleurait-elle de la sorte ? Souvenirs douloureux ? Ou simple souffrance après que je lui ai soufflé cette poudre dessus ? Je ne pouvais dire. Les perturbateurs étaient toujours dans ce cimetière, devant cette tombe, ne me laissant pas la chance de terminer rapidement le travail. Je pouvais entendre leurs voix étranglés et leurs pathétiques sanglots. Ne pouvaient-ils pas foutre le camp avant que je ne perde patience et que je bâcle mon boulot ? Ce n’était décidément pas mon jour. Une cible plus qu’agaçante et une nuit agitée. Karma s’était retourné contre moi.

Je sentis sa main se refermer sur mon bras et je tournai un regard interrogateur dans sa direction. Ce fut en cet instant que je croisais ses prunelles furieuses, je pouvais y voir le terrifiant animal. Il y avait de quoi perdre courage et partir, les jambes à son cou. Mais j’avais déjà vu plus angoissant et il était hors de question que je déclare forfait pour si peu, j’avais bien trop d’expérience pour jouer au lâche face à une adolescente comme elle. Je la laissais tout de même parler, voyant ce qu’elle avait d’intéressant à me dire. Des menaces, bah tiens, rien de bien nouveau, à croire qu’il n’y avait que ce genre de mots qui pouvait s’échapper d’entre ses lèvres. « Je vais prendre ? Ahah, ça sonne presque sexuel venant de toi, mais je ne couche pas avec mes proies darling. » L’énerver m’amusait beaucoup, surtout si je m’invitais sur ce genre de sujets. « Mais crois-moi, je sais dans quoi je m’engage. Je fais ça tous les jours et j’ai tué bien plus coriaces que toi. »

Je lançai un rapide regard derrière mon épaule, ils étaient toujours là. Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour les tuer et finir tout ça pour aller me coucher et finir de corriger mes copies. Je la lâchais quand le regard d’un des inconnus se posa sur moi avec méfiance. S’il appelait les policiers, j’étais bon pour rentre chez moi et remettre cette chasse à plus tard, ce que je ne souhaitais pas. Hélas, il ne semblait pas vouloir me lâcher. Je grognais dans ma barbe avant de la lâcher, glissant mes lèvres à son oreille « Ecoute ma belle, je te laisse pour cette nuit, mais la prochaine fois que je te mets la main dessus, je t’arrache la peau et j’empoche l’argent. Maintenant, fous le camp avant que je ne change d’avis. »

HRP: