Le Retour de la Panthère ft. Elliot [TERMINE]

Le Retour de la Panthère

feat Elliot D. Panabaker

La sonnerie de fins des cours retentit dans toute l’enceinte du lycée et les lycéens se levèrent tous comme un même homme avant de se diriger dans un brouhaha insupportable vers leurs casiers. 
Pour ma part, je me levai tranquillement de mon bureau d’anglais avant de quitter la pièce, avec ma discrétion habituelle. Personne ne faisait attention à moi, comme à leur habitude, ils passaient devant moi, me prenant pour un mur de cet établissement, leur regard me traversait comme si j’étais invisible. Un lors calvaire que je devais me forcer à porter.
J’ouvris mon casier, vidant mon sac de tous ces cahiers inutiles avant de le refermer. Je restai un moment immobile, mon regard se perdant sur l’horloge qui indiquait Quinze heures, signe que je devais me dépêcher pour ne pas être en retard à mon entraînement. Mais cela signifiait tout autre chose : Elliot. Je n’avais pas réussi à me sortir notre dernière rencontre dans la tête. Je me souvenais de chaque petit détail de cette nuit. Son odeur féline et douce, sa voix agréable, son rire cristallin, la douceur de ses mains, ses yeux étranges et envoûtants, ses lèvres sur ma joue.
Je secouai vigoureusement ma tête pour éviter de rêver éveillé. Je lui avais donc donné rendez-vous vers quinze heures pour qu’elle me rende ma veste mais aussi pour la revoir. Les SMS ne me suffisaient pas. J’avais besoin de voir cette fille qui faisait de moi une toute autre personne. J’avais besoin de vérifier que tout cela n’était pas un rêve.
 
Je me rendis dans les vestiaires où l’odeur de transpiration m’était insupportable, je fronçais les narines avant d’ouvrir mon casier et de me préparer pour le Lacrosse. Mon voisin de casier regarda mes tatouages avec insistance, et je le foudroyais du regard avant d’enfiler mon équipement. Je ne voulais pas qu’il me demande leur signification, c’était mon passé. Je quittai la salle pour me rendre dehors, sur le terrain. Le soleil me fit plisser les yeux alors que je pris ma crosse et mon casque dans chaque main. Une douce brise me caressa le visage et je m’imaginai pendant une fraction de seconde dans une forêt, loin de toute cette agitation humaine. Et pourtant j’aimais le Lacrosse, c’était un sport qui me permettait de me dépenser sans éveiller les soupçons. Le coach nous encourageait à ne faire qu’une bouchée de nos adversaires, ce que je faisais bien sûr. Je rejoignis l’équipe qui s’amusait déjà à faire des foulées le long du terrain. Je m’exécutais à mon tour, saluant le coach au passage. Comme à mon habitude, je me fondis dans la masse, prenant une allure régulière, suivant mes partenaires qui rigolaient entre eux. J’eus un pincement au cœur et ne pus m’empêcher de glisser un regard vers les gradins. De nombreuses lycéennes encourageaient leur copain mais je ne vis aucune trace d’Elliot. Je baissai la tête, déçu avant de serrer les dents et de piquer un sprint, honteux de me morfondre pour si peu. Je. N’étais. Pas. Comme. Ca. J’étais un solitaire depuis trois ans maintenant.
 
Nous finîmes par commencer les choses sérieuses et je fus heureux de pouvoir me défouler sur le terrain. Je pouvais sentir ma nature de coyote bouillir en moi alors que je me précipitai vers les but adversaire d’un un grognement bestial. Le joueur adversaire tenta de me bloquer le passage mais d’un  simple coup d’épaule, je le fis valser au sol, reprenant ma course effrénée vers ses cages de plus en plus près. Je lançai la balle de toutes mes forces et elle rentra dans le but, trouant le filet avec une facilité inouïe. Je me tournai vers mes partenaires qui lançaient des cris de joie avant de me tourner vers le coach qui me fixait, soupçonneux.
Mon regard partit de nouveau chercher son visage dans les gradins alors que je tentais de dompter mon côté animal.

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Le retour de la panthère

Avec Toby

Je ne cessai de regarder l'heure sur mon portable. Dans dix minutes. Neuf. Huit. Bientôt, il serait quinze heures, et j'allais retrouver Toby sur le terrain de Lacrosse. J'avais été surprise d'apprendre qu'il était dans l'équipe et finalement, je trouvais ça logique. Avec son énergie, sa force, sa vivacité, il était sûrement un élément incroyable dans l'équipe. Toute à mes pensées, je n'entendis pas la sonnerie de l'heure retentir, et ce fut Mary qui me sortit de mes songes. « Avec Lucy et Mary, on irait bien acheter de nouvelles chaussures après les cours. » « Hem. Pourquoi pas, mais je dois d'abord passer sur le terrain de Lacrosse, je dois voir quelqu'un. » « Notre petite Elliot nous fait des cachotteries ? » fit tout bas Alice, en me donnant un coup de coude. Je rougis, mais me dépêchais d'aller vers les gradins. Je n'osais cependant pas y monter, et restai un peu dans l'entrée gigantesque, alors que mes amies discutaient derrière moi. Alice était grande et blonde, et avec sa taille de mannequin, elle avait toujours deux ou trois copains. Quant à Mary, elle était rousse et jolie, pas très intelligente, mais gentille, et elle préférait rester célibataire tout en draguant à tout va. Avec ces deux jeunes filles dont les hormones semblaient en furie, je me sentais comme un extra-terrestre. « Hmmm regarder les garçons courir comme ça, ça donne des idées, hein ? » rigola un instant Mary, en riant avec Alice. J'eus un petit sourire gêné, tout en cherchant du regard la silhouette de Toby. Mais ils étaient trop nombreux - je me fiais donc à mon odorat et perçu enfin sa présence.

« Venez, on monte. » fis-je alors que les joueurs commençaient à vraiment jouer. Nous montâmes dans les gradins, et alors que Alice et Mary s'asseyaient pour discuter potin et parler des garçons sur le terrain, je m'accoudais à la barre de sécurité, le plus proche du terrain possible. Le vent était frais, et il cinglait tout sur le terrain et les gradins. Mais tout m'importait - je cherchai Toby du regard, avide de revoir sa chevelure blonde, de croiser son regard. Et puis, je devinais sa silhouette alors qu'il courait vers les buts. Mon regard accrocha sa musculature, la devinant bouger sous son équipement. Il me faisait penser à un fauve, et bizarrement, c'est en le voyant lancer la balle vers les buts après avoir catapulté un autre garçon par terre que je repensais à la texture chaude de sa joue sous mes lèvres. Pourquoi j'avais fait ça ?! « Il regarde par ici ! Hey ! Bien joué ! » s'exclama Alice, en se levant et en agitant les mains - et tout son corps tant qu'à faire. Toby regardait effectivement dans notre direction, et mon coeur rata un battement. « C'est qu'il est vachement mignon, le numéro 8 ! C'est lui que tu dois voir Elliot ? Oui ? Tu en as de la chance ... Tu nous le présente ? » fit Alice d'un air gourmand et je retins une grimace en sentant un sentiment brûlant s'emparer de moi. Jalousie.

Alice et Mary ne connaissaient rien de Toby. Elles venaient de le voir jouer, et j'étais certaine qu'avec un tel talent, il serait bientôt populaire au lycée. Et je sentis une bouffée d'agacement monter dans ma gorge : moi, je savais qui il était ! Nous avions partagé un bout de nuit, avec nos vraies natures. Je détestais être jalouse, mais je devais reconnaître que pour moi, Toby était un peu mon ami, à moi. Et l'idée que mes amies pouvaient essayer de mettre le grappin dessus, qu'elles essayeraient sûrement de le draguer quand j'irai lui donner sa veste, cela me rendait possessive et contrariée. Enfin, le coach siffla la fin de l'entraînement, après un certain temps d'entraînement, et je descendis quatre à quatre les marches des gradins pour intercepter Toby avant qu'il ne retourne dans les vestiaires. Je passai ma main sur ma jupe plissée, en me demandant si j'avais fait exprès de mettre de jolis vêtements qui m'allaient bien ce matin. Mais à côté du corps de déesse de Alice, je ressemblais à un sac à patates. Je grinçais des dents et m'approchais du blond, intimidée, suivie de mes deux amies qui gloussaient. « Bonjour Tob- » « Bien joué, Toby, c'est ça ? J'avais jamais remarqué combien tu étais doué ! C'est fou ça ! » minauda Alice en s'approchant de Toby, tandis que Mary souriait d'un air intéressé. Je pressais contre moi mon sac où était la veste du jeune homme. Je n'avais rien dis à mes amies sur pourquoi je devais revoir le coyote. Mais le voir comme ça, tout proche de moi, fit battre mon coeur plus vite. La convoitise de mon amie blonde me donnait envie de lui donner des coups de pieds et de lui hurler qu'elle ne savait rien sur lui ! Mais dans le fond, même si nous partagions bien des choses, je n'avais aucun droit sur lui. Je baissais le regard et sortis timidement la veste pour la lui tendre, laissant Alice s'immobiliser à la droite de Toby, le dévorant du regard comme une lionne face à une antilope. « Voilà ta veste » murmurais-je en la lui tendant.

Je ne faisais pas le poids devant Alice. Et puis, pourquoi me choisir moi, hein ? Et enfin, il avait sûrement mieux à faire que de me parler. Alice semblait vouloir lui tourner autour, et me jeta un regard curieux : pourquoi avais-je la veste de Toby ? Mes prunelles d'or vert semblèrent luire une seconde, sous le courroux qui m'animait, puis cette étincelle disparut. Quelques joueurs passèrent près de nous et lancèrent des moqueries à Toby - certains le félicitèrent de son jeu, d'autres sifflèrent et rirent devant Alice et lui. J'inspirais, prête à fuir. Voilà que la seule personne qui comptait pour moi m'était enlevée. Et je n'avais pas la force de me battre pour lui - j'étais donc si lâche que ça ... Mary s'approcha elle aussi de Toby, et je cessais de les écouter qui posaient des questions à Toby - où il habitait, si il avait une petite amie, quel genre de fille il aimait, si il était libre après l'entraînement ... J'étais distraite par la peine soudaine qui m'étreignait - allons, j'avais l'habitude ...

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Le Retour de la Panthère.

feat Elliot D. Panabaker

Je finis par rencontrer son regard dans les gradins et mon cœur loupa un battement sur la surprise. Je vis deux autres filles à côté d’elle, et quel fut mon étonnement quand leurs paroles parvinrent à mes oreilles.
« Il regarde par ici ! Hey ! Bien joué ! »
Je fixais la grande blonde avec interrogation, me demandant bien qui était cette fille alors qu’une autre approuvait ses dires. Je déglutis difficilement avant de reporter mon attention sur Elliot. Elle ne semblait pas vraiment à l’aise si j’en jugeais par ses battements de cœur précipités. Etait-elle jalouse ? Je chassais immédiatement cette pensée de mon esprit, me trouvant stupide de penser une telle chose.
« C'est qu'il est vachement mignon, le numéro 8 ! C'est lui que tu dois voir Elliot ? Oui ? Tu en as de la chance ... Tu nous le présente ? »
Je haussai les sourcils, complètement abasourdi. Depuis quand voulait-on me rencontrer ? Je voulais seulement parler tranquillement avec Elliot, et je me retrouvais à entendre des paroles de filles surexcitées. Avais-je le droit d’avoir peur de me faire sauter dessus par ces deux furies aux hormones bien agitées ? Je n’avais aucune envie de leur parler.
 
Le sifflet du coach me fit sursauter et je me tournai vers le terrain quelques secondes pour voir mes coéquipiers ramasser leurs affaires et se donnant des coups d’épaules, heureux de rejoindre les vestiaires pour enfin vaquer à leurs occupations loin du lycée. Contrairement à eux, j’aimais bien traîner ici à la fin des cours, les vestiaires ne fermaient qu’à dix-huit heures alors je me laissai aller au silence. Mais aujourd’hui était un jour particulier, Elliot était là à quelques mètres de moi, dans les gradins et je cherchai son regard avec impatience. J’avais besoin de la revoir, de lui parler, c’était étrange de penser ça alors que je la connaissais à peine mais c’était comme un besoin qui ne voulait pas disparaître. Elle et moi étions pareils, et je n’avais plus besoin de me cacher.  Mon cœur loupa un battement quand je la vis s’approcher, plissant sa jupe au passage. Je la trouvai naturelle et magnifique. Elle n’avait pas changé depuis la dernière fois, ses yeux étaient toujours aussi envoûtant et sa chevelure ma fascina pendant quelques secondes. Enfin, je la voyais comme elle était au quotidien. J’eus un petit sourire amusé en me souvenant de sa chemise maculée de boue et de ses cheveux ébouriffés, sauvages.
« Bonjour Tob- »
« Bien joué, Toby, c'est ça ? J'avais jamais remarqué combien tu étais doué ! C'est fou ça ! »
La frustration me rongea tout entier alors que je tournai un regard agacé vers la grande blonde. De quel droit se permettait-elle d’interrompre Elliot de cette manière ? Je me mordis la lèvre inférieure pour canaliser ma sombre colère alors que je faisais mine de l’écouter, intéressé même si je n’avais qu’une envie : l’envoyer balader. La seconde jeune fille appuyait ses propos avec un sourire intéressé. Je finis par reporter mon attention sur Elliot qui semblait gênée, la tête baissée, elle les laissait parler, ce qui me fit l’effet d’un coup de poing en pleine figure. Elles n’avaient aucun le droit de la laisser comme ça. Ne voyaient-elles pas qu’elles la mettaient mal à l’aise ? Je serrais la mâchoire, alors que j’attendais les battements jaloux d’Elliot.
Elle me tendit ma veste avec une toute petite voix, alors que j’ignorais le regard de la blonde sur moi.
Je vis la colère briller quelques instants dans le regard de la panthère et j’eus un sourire satisfait. Je pris cela comme une permission.
« Merci Elliot »
Des joueurs passèrent à côté de moi, je pouvais voir leur regard curieux ou bien agacé. Certains me donnèrent des compliments, d’autres des moqueries. Je les laissais me traverser sans répondre. Je n’en avais que faire de leurs remarques.
Je tournai de nouveau mon attention sur Elliot, mon agacement prenant de l’ampleur suite au flot de questions des deux autres filles. Je finis par croiser les bras et j’émis un raclement de gorge énervé. Elles se figèrent et me fixèrent avec des yeux de merlans fris. J’en profitai pour leur dire d’une voix froide, cassante :
«  J’ai donné rendez-vous à Elliot. Et seulement elle. Alors qu’est-ce que vous faîtes-là ? »
Je n’en avais que faire de la politesse tout ce que je voulais c’était lui parler en paix et non avec deux pipelettes insupportables à nos côtés.
«  Donc si vous voulez bien nous laisser ça ne serait pas de trop. »
Je leur lançai un dernier regard courroucé avant de prendre Elliot par le poignet avec délicatesse, malgré mon énervement et je l’attirais vers moi pour la guider vers le fond du terrain. Je n’en avais que faire des regards des deux autres sur nous. Elles pouvaient penser ce qu’elles voulaient, cela ne me dérangeait pas. 
«  Elles sont toujours comme ça ? » grognais-je entre mes dents presque pour moi-même.

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Le retour de la panthère

Avec Toby

La présence de Toby m'inspirait une émotion confuse. J'avais espéré le voir seul à seule, mais Alice caressait du regard le jeune homme blond. Je sentais dans mon odorat légèrement aiguisé les effluves de sa sueur, son odeur naturelle, et celle plus ténue de sa nature de werecoyote. Un regain de jalousie monta en moi : Alice et Mary ne pouvaient pas ressentir ce genre de choses. Elles ne connaissaient rien de lui. Alors que Toby reprenait sa veste, et que j'hésitais à m'enfuir en courant tellement j'étais gênée, autant pour moi que pour mes amies, un raclement de gorge me fit relever le regard. « J’ai donné rendez-vous à Elliot. Et seulement elle. Alors qu’est-ce que vous faîtes-là ? » J'étais aussi médusée que mes amies. Attendez, il venait de repousser les avances de mannequin Alice ?! J'écarquillais doucement les yeux, alors que la jeune fille blonde fronçais les sourcils. C'est qu'elle ne devait pas être habituée à ça ! Malgré moi, j'eus envie de rire. Toby venait de la moucher proprement, et c'était à mourir de rire que de voir sa réaction outrée. « Donc si vous voulez bien nous laisser ça ne serait pas de trop. » Comme elles étaient trop estomaquées pour bouger, Toby se pencha et attrapa mon poignet gentiment. Je le suivis docilement sur le terrain, alors que sa force contenue me faisait frissonner, tout comme son contact. Je me souvenais de mes mains sur les siennes, et je songeais que ce geste familier ne me paraissait pas du tout déplacé. J'aimais sentir ses doigts autour de mon poignet. « Elles sont toujours comme ça ? » J'eus un petit rire surpris. Alors comme ça, il n'aimait pas être dragué ? Je bougeais le poignet, et presque craintivement, mis ma main dans la sienne, pour que l'on marche plus confortablement. « Oui, toujours. Après, il faut les comprendre : un adolescent séduisant qui joue si bien au Lacrosse, elles avaient forcément envie de te séduire ... Tu nous as impressionnées. Tu es doué. Je ne doute pas que tu auras bientôt tout un groupe de filles à tes talons. » fis-je en jetant un coup d'oeil alentour. Certaines lycéennes parlaient avec leurs petits copains, un peu plus loin. Certains couples nous observaient avec curiosité ; une groupe de filles, plutôt jeunes, sûrement en seconde, nous fusillaient du regard. « Désolée, pour Alice et Mary ... Elles ne pensaient pas à mal. Elles n'ont pas l'habitude qu'on les repousse » déclarais-je avec un petit sourire amusé.

« Elle aurait pu nous dire qu'elle sortait avec lui ! Je me suis couverte de honte !   » La voix d'Alice nous parvenait, un peu étouffée, mais distincte, grâce à nos sens supernaturels. Je rougis - et par réflexe, je lâchais la main de Toby. Je ne voulais pas qu'il gâche ses chances avec d'autres filles. Je lui souris doucement, gênée. Nous nous retrouvions seuls, au bout du terrain.  « J'ai réalisé une fois rentrée que j'avais gardé ta veste ... Désolée, j'espère que tu n'en as pas eu besoin » murmurais-je tout bas, mon regard rivé sur les mains du jeune homme qui tenaient sa veste. Du vêtement émanaient nos deux odeurs mêlées. Bizarrement, ça formait un parfum rassurant. Je regardais un instant dans la direction de Mary et Alice qui s'éloignaient, et soupirais doucement.  « J'échappe à la séance de shopping après les cours » fis-je en riant un peu. Je n'étais pas très portée sur ce genre de loisirs, même si j'essayais pour avoir l'air humaine. Je fis rouler mes épaules et, prenant mon courage à deux mains, relevais enfin mon regard pour le planter dans celui d'un vert sombre de Toby. Je n'avais pas oublié l'éclat si particulier de ses yeux, ni les reflets pâles de ses cheveux blonds. Je déglutis, et tentais de calmer les battements affolés de mon coeur.  « Je ne savais pas que tu jouais au Lacrosse. Mais en y réfléchissant, ça te va bien. Enfin, je veux dire ... Tu joues bien » m'emmêlais-je les pinceaux. Et voilà comment on essaye de faire un compliment en étant maladroite. Je mis une mèche de cheveux derrière mon oreille, mes joues rosissant. Je détestais rougir aussi facilement. Et puis cette altercation bizarre m'avait échauffé les sangs - je comprenais pourtant ma jalousie. J'appréciais Toby, et une partie de moi voulait qu'il ne soit qu'à moi, parce que nous partagions plus de choses en commun que beaucoup d'adolescents.  « Dis, je me suis dis ... Enfin ... Je suis seule et ... Et tu as l'air seul aussi alors ... Ca te tente d'être seuls à deux ? » chuchotais-je dans un bruissement mélodieux de mes lèvres. Mon regard se troubla sous mes paroles et je détournais les yeux, incertaine. C'était une proposition étrange, certes. Mais nos simples échanges par sms ne m'avaient pas satisfaite. A présent qu'il était là, je me sentais mieux. J'avais envie de toucher ses doigts, sa main. J'avais envie de l'entendre rire de nouveau, de voir l'étincelle dans son regard hypnotisant. Je frottais mes mains l'une contre l'autre. Je me faisais l'effet d'une idiote, à attendre tant de choses de lui.  « En tout cas, je note de ne pas te tourner autour comme l'a fait Alice » fis-je avec un humour maladroit, en riant, sans réaliser pleinement les sous-entendus de cette phrase. Je repoussais encore mes cheveux en arrière, et jouais avec les manches de ma chemise. Au moins, aujourd'hui je n'étais pas couverte de boue ! J'avais fait attention à mettre une jolie jupe, une chemise élégante, des bottes montantes, et j'avais même eu la coquetterie de mettre du noir à mes yeux, soulignant leur couleur d'un vert doré. Mais à présent, c'était comme si j'avais mis un masque inutile. Il m'avait vu sous ma forme de panthère ; c'était sûrement la chose la plus naturelle chez moi. Je n'avais pas besoin de faire semblant - mais je puisais un peu de réconfort dans cet apparat humain.

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Le Retour de la Panthère

feat Elliot D. Panabaker

Elle eut un petit rire qui résonna agréablement à mes oreilles alors que je tournai un regard curieux vers elle. Je me sentais déjà mieux, le calme m’habitait de nouveau alors que ma colère s’en allait dans un coin de mon esprit. Je sentis sa main glisser discrètement dans la mienne et je resserrai doucement mon étreinte contre la sienne, heureux de la revoir, de sentir de nouveau sa main contre la mienne. Il n’était pas question d’un rêve, elle existait vraiment. Elle prit la parole et je reportai mon attention sur elle, attentif :
« Oui, toujours. Après, il faut les comprendre : un adolescent séduisant qui joue si bien au Lacrosse, elles avaient forcément envie de te séduire ... Tu nous as impressionnées. Tu es doué. Je ne doute pas que tu auras bientôt tout un groupe de filles à tes talons. »
Je fis la grimace en haussant les épaules alors que je levais les yeux vers le ciel, un sourire amusé fleurissant sur mes lèvres.
«  Etrangement, ça ne m’intéresse pas. La discrétion c’est plus mon truc. La popularité ce n’est pas pour moi. »
Je suivis son regard et remarquai les nombreux couples qui nous observaient avec curiosité. Il y en avait même quelques-uns qui nous fusillaient du regard. Etaient-ils rongés par la jalousie ? Mais pourquoi Elliot et moi n’étions qu’amis ? Après tout, nous n’en avions pas parlé alors je ne savais vraiment pas comment décrire notre relation. Amis ? Partenaires de chasse ? Connaissances ?
« Désolée, pour Alice et Mary ... Elles ne pensaient pas à mal. Elles n'ont pas l'habitude qu'on les repousse »
Elle eut un sourire amusé qui fut rapidement contagieux.
«  J’ai cru comprendre… » Riais-je
Elle lâcha brusquement ma main et je fronçai les sourcils avant de me tourner vers elle. Je vis ses joues redevenir rouge. Pourquoi était-elle gênée alors que nous étions ainsi depuis déjà plusieurs minutes ? Je jetai un coup d’œil derrière mon épaule pour voir ses deux amies tourner les talons et partir du terrain. Qu’avaient-elles dit ? Pourquoi n’avais-je pas tendu l’oreille ? Je me maudis intérieurement avant de reporter mon attention sur elle, tordant ma veste dans mes mains, petit tic nerveux qui, j’espérais, passait inaperçu.
« J'ai réalisé une fois rentrée que j'avais gardé ta veste ... Désolée, j'espère que tu n'en as pas eu besoin »
Elle ne me regardait toujours pas et je me sentis mal à l’aise à cette idée. Elle tourna même son regard vers ses amies presque disparues. Je restai muet, ne sachant quoi faire. Je fis la grimace en me rendant compte qu’elle s’était fait belle aujourd’hui et que moi… Eh bien, j’étais en tenue d’entraînement, empestant la transpiration. Je fus brusquement gêné par ma propre maladresse et je me grattais l’arrière du crâne alors qu’elle me dit :
« J'échappe à la séance de shopping après les cours »
Je ris doucement, me disant, que décidément j’étais tombé sur une fille toute à fait différente des autres et cette idée ne me déplût pas, au contraire, elle me plaisait beaucoup.
Son regard se planta enfin dans le mien et je contemplai ses prunelles doré et émeraude avec fascination alors que je pouvais entendre les battements affolés de son cœur, ce qui me fit sourire de plus belle.
« Je ne savais pas que tu jouais au Lacrosse. Mais en y réfléchissant, ça te va bien. Enfin, je veux dire ... Tu joues bien »
« Merci » soufflais-je amusé de sa maladresse.
C’était fou à quel point je changeais comportement avec elle en face de moi, je n’aurais jamais cru cela possible mais pourtant j’en avais la preuve. Avec elle, j’oubliais ma solitude, mes problèmes, mes macabres souvenirs. Avec elle, j’étais tout ce qui était de plus normal pour un coyote et je ne m’en plaignais pas.
« Dis, je me suis dis ... Enfin ... Je suis seule et ... Et tu as l'air seul aussi alors ... Ca te tente d'être seuls à deux ? »
Une lueur d’étonnement brilla dans mon regard alors que mon visage afficha une mine surprise. Je la dévisageai, ne sachant quoi dire alors qu’elle détournait son regard, sûrement gênée. Je ne savais absolument pas quoi répondre, elle m’avait pris au dépourvu que pouvais-je bien répondre ?
« Par…Pardon ? »
C’était médiocre, nul. Comment avais-je pu sortir un mot aussi ridicule. Pardon ? Je baissai la tête de honte en me mordant la lèvre inférieure. Elle allait croire que je la rejetai avec un mot, un seul. Stupide.
  « En tout cas, je note de ne pas te tourner autour comme l'a fait Alice »
Par contre, cette fois-ci, elle me fit sourire et j’haussai un sourcil amusé alors qu’un sourire malicieux naquit sur mes lèvres.
«  Qu’entends-tu par-là Elliot ? »
Elle me surprenait de plus en plus et j’allais finir par croire que c’était ce que je voulais. Je croisai les bras, mes doigts tapotant mon avant-bras avec un mime d’impatience alors que je penchai légèrement la tête, visiblement amusé et intéressé.
 

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Le retour de la panthère

Avec Toby

« Etrangement, ça ne m’intéresse pas. La discrétion c’est plus mon truc. La popularité ce n’est pas pour moi. » J'eus un petit sourire : peut-être qu'il aimait être discret, mais il était par bien des points remarquables. Si il jouait aussi bien au Lacrosse, sa réserve allait fondre comme neige au soleil devant des lycéennes désireuses de le séduire. La preuve était d'Alice, qui j'en étais sûre me ferait la tête quelques jours. Mais peu m'importait. A vrai dire, à présent que j'étais avec lui, le monde entier aurait pu s'écrouler que je n'aurai rien vu ni entendu. Tous mes sens étaient dirigés vers lui, inconsciemment. Je m'étais mise à parler, sans trop réfléchir, et la réponse de Toby à ma proposition me mit encore plus mal à l'aise.  « Par…Pardon ? » Oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu ! Il avait sûrement du mal comprendre ! Je secouais la tête et changeais de sujet : mieux valait noyer le poisson. Ca avait été idiot de lui demander ça - il avait l'air de ne pas apprécier les gens, et moi je devais sûrement l'ennuyer avec mes bavardages ! Et voilà que je m'enfonçais encore plus. Il semblait amusé par mes propos, mais je rougis violemment alors qu'il se penchait, l'air gentiment narquois. « Qu’entends-tu par-là Elliot ? » Est-ce que je m'arrêterai un jour de dire des bêtises ? Sûrement pas. Je me traitai d'idiote intérieurement et mordillai ma lèvre, en essayant de m'expliquer, en bégayant, mes mains se triturant l'une l'autre comme si ça pouvait me rassurer un peu. « Hé bien, tu n'as pas eu l'air d'apprécier qu'elle te tourne autour. Tu es sûrement quelqu'un de discret et de calme, et je peux comprendre que tu n'as pas envie que des gens comme elle, ou moi, t'embêtent ...   »  Ma voix avait perdu de sa capacité, et j'avais fini dans un murmure penaud dont j'avais retiré avec effort toute la peine que cette idée me faisait.

Je continuai de triturer mes mains, alors que plus loin, un brouhaha léger continuait d'attirer mon attention comme le vrombissement de mouches : les lycéennes et leurs petits amis joueurs de Lacrosse conversaient tranquillement. Plus aucune trace de Alice et Mary - je me demandai un instant si elles me pardonneraient la rudesse de Toby. Puis je songeai que je n'en avais plus rien à faire. J'aurai voulu me consoler avec l'idée que j'avais Toby, mais je devais me faire une raison : il ne voulait sûrement pas que je traîne avec lui. D'ailleurs, un groupe de jeunes filles s'étaient approchés, l'air intéressé elles aussi. J'entendis le mot rencard, et je rougis plus fortement. « Tu as sûrement plein de choses à faire ... Excuse moi encore pour ta veste. Je ne voulais pas t'embêter. Ca m'a fait plaisir de te revoir. » Je fis un sourire vaillant, et voulu me détourner, précipitamment. Je manquais de tomber et me rattrapais au bras de Toby, manquant de l'entraîner lui aussi dans l'herbe boueuse. Hélas, sentir ses bras me rattraper ne m'aida guère à me calmer, et je me redressais, le souffle court, les cheveux dans les yeux. Je me sentais tellement idiote, et tout cela ne me ressemblait pas ! J'étais timide, mais je ne me laissai jamais envahir par tellement d'angoisse ! Pourquoi est-ce que sa présence me rendait aussi fébrile ? Je ne comprenais pas, et cette confusion des sens me rendait folle. Toby me rendait folle, je crois.

« Pardon, je- » fis-je tout bas, et je me redressais, les joues rouge tomate. Je sentais les regards sur nous, et tout ça me fit péter un câble. Je tournais le dos au terrain et m'éloignais, moitié courant, moitié trottinant. Je ne voulais plus sentir leurs regards sur moi, je ne voulais plus sentir cette alarme en moi, qui résonnait alors que la présence de Toby était proche de moi. Je ne comprenais pas pourquoi, mais avec lui, j'étais bien et pourtant anxieuse. Alors que j'inspirais pour retenir un sanglot, je m'arrêtai enfin, plus loin du terrain. J'avais le souffle court, et maintenant que je n'entendais plus les battements de coeur des lycéennes qui attendaient la sortie de Toby pour le draguer, je me sentais mieux. Toby n'était pas à moi. Je n'avais aucun droit sur lui, et j'étais à présent certaine qu'il allait me détester. Je serrais mes bras autour de moi : pourquoi avais-je fui ? Qu'avais-je fui exactement ? On se serait cru dans un film, où la jeune fille se met à courir sous la pluie et où le jeune homme la suit. Mais là, il ne pleuvait pas, et je n'étais pas l'héroïne d'un film idiot. J'étais idiote, cependant. Moi qui cherchais la présence de Toby, voilà que je le fuyais parce que ce qu'il me faisait ressentir me faisait peur. Je ne comprenais pas, et cela je ne l'acceptais pas. Je fermais les yeux, sentant la puissance incontrôlable de la panthère en moi. Une vague de chaleur s'échappa de moi, surnaturelle, alors que je bandais mon corps tout entier pour contenir le fauve. Pas ici, pas maintenant ... Quelques secondes plus tard, je sentis la présence de Toby et fis volte-face. Etait-il venu me dire à quel point il me détestait de l'avoir fui ? Etait-il venu pour fuir lui aussi les autres ? Soyons seuls à deux ... Ce n'était ni une déclaration d'amour ni une note désespérée. C'était juste l'intention d'unir deux coeurs solitaires en quelque chose de plus fort. Non pas une meute, avec une hiérarchie ... Mais un simple duo, où chacun aurait trouvé ce qu'il lui fallait. Je n'avais plus envie de pleurer. Je n'avais plus envie que d'une chose : l'avoir près de moi, sentir sa présence rassurante. Quoique je fasse, son odeur, son regard, sa chaleur, le contact de sa pau me hantait. Pourquoi ? « Pardonne-moi. »

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Le Retour de la Panthère

feat Elliot D. Panabaker

Je la vis se mordiller la lèvre et je regrettais déjà ma question. Quel maladroit je faisais ! J’avais réussi à la mettre mal à l’aise en à peine deux phrases. J’avais un manque de tact évident.
« Hé bien, tu n'as pas eu l'air d'apprécier qu'elle te tourne autour. Tu es sûrement quelqu'un de discret et de calme, et je peux comprendre que tu n'as pas envie que des gens comme elle, ou moi, t'embêtent ...   » 
Je voulais lui dire de se calmer, qu’il n’y avait rien de grave, que c’était de ma faute. Mais elle semblait si loin et j’avais peur de prononcer de nouveaux mots qui pourraient, encore une fois, empirer les choses. Je la regardais se tordre les mains avec un pincement au cœur. Une image de ma mère réapparut dans mon esprit. Quand elle était dans la cuisine, en pleurs, en criant que tout était de ma faute si papa était mort. Pourquoi maintenant ? Je n’avais rien fait de mal, personne n’était mort. Alors pourquoi me sentais-je coupable à ce point ? Elle tourna un regard vers un groupe de filles qui nous épiaient avec des sourires goguenards sur les lèvres. Je vis tout de suite rouge quand le mot Rencard parvint à mes oreilles. Je serrais les poings et m’apprêtais à dire à Elliot de me suivre dans un coin plus tranquille quand celle-ci me dit, d’une petite voix :
« Tu as sûrement plein de choses à faire ... Excuse-moi encore pour ta veste. Je ne voulais pas t'embêter. Ca m'a fait plaisir de te revoir. »
Je pris cette phrase comme un coup de poing en pleine figure.
«  Mais… De… »
Elle me sourit avant de se détourner de moi rapidement mais elle finit par se casser la figure et elle se rattrapa à mon bras, manquant de m’entraîner dans sa chute. Je frissonnais au contact de sa peau contre la mienne. Mon cœur loupa un battement alors que nos regards se croisèrent pendant une fraction de secondes. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Tout allait si bien et il a fallu que je vienne tout gâcher. Par pur réflexe, j’entourai sa taille de mes bras pour ne pas qu’elle tombe mais je me redressai très vite, me rendant compte de mon geste. Heureusement, je n’étais pas du genre à rougir facilement. Je me mordis la lèvre, légèrement gêné par cette suite événements.
« Pardon, je- »
Ses joues étaient colorées de rouge et je n’eus pas le temps d’esquisser le moindre geste qu’elle s’en allait déjà.
«  Elliot ! » Criais-je, complètement désespéré.
Mais qu’est-ce qui se passait ? Pourquoi ? Comment ? Qui ? Quoi ? Quand ?
Je me tournai vers les joueurs derrière moi, les foudroyant du regard alors que je partis à la suite d’Elliot, ne supportant pas l’idée qu’elle s’éloigne de moi de cette manière. Je ne la laisserais pas partir ainsi, je ne l’acceptais pas.
Je fus à sa hauteur, le cœur battant, l’esprit embrouillé par trop de questions. Je lui fis face, l’incompréhension brillant dans mon regard alors que j’allais lui prendre les mains mais je m’abstins. Pas de gestes idiots cette fois-ci, il fallait agir avec raison et non avec le cœur.
« Pardonne-moi »
J’eus mal au cœur rien qu’au son de sa voix et je me grattai l’arrière du crâne avant de baisser le regard. Je ne savais pas quoi dire. Les mots s’emmêlaient dans ma bouche, j’avais peur de dire une bêtise.
Je finis par me redresser de tout mon long, soufflant un bon coup avant de plonger mon regard dans celui hypnotique d’Elliot.
«  Elliot. Ça paraît fou.  Mais ne fait plus ça d’accord ? Ne t’éloigne plus sans que j’en sache la raison. Tu m’as fait peur tu sais ? »
Je me pris la tête dans les mains avant de sourire.
«  Tu n’y es pour rien d’accord ? Je veux juste passer du temps avec toi, te parler, voir que tu existes. Je veux bien qu’on soit seuls à deux, qu’on devienne amis, qu’on partage des choses ensemble… »
Je m’arrêtais, à bout de souffle, le regard fou, ce même sourire idiot sur les lèvres. Je tendis une main vers elle comme je faisais avec mon frère après une dispute. Je me souvenais de sa voix et de son rire alors que nous nous promettions de rester ensemble, unis pour la vie. Mais cette vie-là ne s’est jamais faîte.
«  Alors Elliot. Prête à partager ta vie avec un coyote comme moi ? »
 

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Le retour de la panthère

Avec Toby

Alors que je voyais l'incompréhension dans son regard, je sus que je n'aurai pas du partir comme ça, sur un coup de tête. Je n'avais pas réfléchi - j'étais très forte pour être impulsive. Très forte aussi pour fuir, ma famille pouvait en témoigner. Nous étions là, et la distance physique entre nous me donnait l'impression d'être à des kilomètres de lui. Pourquoi, au diable pourquoi avais-je fui comme ça ? Parce que je me perdais. Parce que je ne savais plus où j'en étais, et que là où j'avais espéré plus d'enthousiasme à ma proposition amicale, j'avais essuyé un refus. Je n'aurai cependant pas du mal le prendre. Ainsi la vie était faite. Mais quelque chose en moi se rebellait contre cette idée. « Elliot. Ça paraît fou.  Mais ne fait plus ça d’accord ? Ne t’éloigne plus sans que j’en sache la raison. Tu m’as fait peur tu sais ?   » Pardon, pardon, hurlait mon regard. Je ne savais que m'excuser pour mes erreurs. Pourtant, habituellement, j'étais plus forte que ça. « Tu n’y es pour rien d’accord ? Je veux juste passer du temps avec toi, te parler, voir que tu existes. Je veux bien qu’on soit seuls à deux, qu’on devienne amis, qu’on partage des choses ensemble … » Alors comme ça, il partageait mon besoin ? J'avais aussi besoin de savoir qu'il était réel. De connaître sa tangibilité. De mesurer son existence, parce que la mienne s'était liée à la sienne, en un sens. Je ne comprenais pas sa réaction de maintenant, alors que tout à l'heure, il avait eu l'air si interloqué par ma proposition. Je fronçais les sourcils, surprise, frissonnante sous le vent. Je l'observais, interdite. Je ne savais pas quoi dire. Et puis, il tendit les mains vers moi. Fascinée par sa peau, ses doigts, mon regard les caressa doucement de leur or vert. Devais-je approcher ? Devais-je réellement toucher ses mains, les prendre dans les miennes ? Je me souvenais parfaitement du contact de mes doigts sur les siens, de l'étreinte de nos mains.  « Alors Elliot. Prête à partager ta vie avec un coyote comme moi ? » Je relevai les yeux et haussais les sourcils. J'avais dû comprendre de travers : il ne me demandait pas de l'épouser, voyons. Je battis des cils, puis inspirai et approchai doucement, mettant mes mains dans les siennes. Aussitôt, je sentis leur chaleur bienheureuse. Je souris, automatiquement, parce qu'à présent que je le touchais, j'avais bien plus conscience de lui.

« Je ne voulais pas m'enfuir, ni te faire peur, excuse-moi. Mais ... Mais les sentir tous, qui nous observaient ... Ca m'a angoissé. Je suis comme toi : je déteste être le centre de l'attention. » J'eus un pauvre petit sourire, puis hésitante, je laissai la panthère parler pour moi et m'approchais encore jusqu'à poser mon front sur le torse de Toby. Son odeur virile, de sueur et d'homme, n'était nullement gênante. Je l'appréciais, parce qu'elle était à lui et me rappelait quelque chose de plus naturel que les parfums qui piquaient mon odorat fragile. Je me blottis contre lui, et le sentir dans mes bras me donna l'impression de vraiment créer quelque chose. J'avais toujours été tactile et câline, et j'espérais que cela ne le gênerai pas que je l'étreigne comme ça.  « Moi aussi, j'ai envie d'être avec toi. De pouvoir courir avec toi sous la lune, mais aussi de pouvoir profiter de moments simples, après les cours. Aller voir un film au cinéma, ou faire une partie de bowling.  Je veux apprendre à te connaître, et te voir encore rire, pouvoir t'entendre parler, et sourire quand tu as de légers tics d'animal. Pardon de ne pas t'avoir dis tout ça de manière plus directe. » J'eus un petit rire, tout contre lui, qui sembla me soulever. J'appréciais son contact plus qu'il n'était décent, mais je m'en fichais. « Je ne veux plus que l'on soit seul. Tu es la première personne à qui je m'intéresse réellement, et pour cause. Alors, tant pis si je dois braver tes hordes de futures groupies pour te parler » fis-je de nouveau en riant et en levant mon visage pour l'observer, toujours blottie contre lui. Je me fichais de tout, à présent que j'étais environnée entièrement par lui. Le soleil posait des reflets d'or dans ses cheveux. L'angoisse que j'avais ressentie quelques instants plus tôt sur le terrain s'était envolée. A présent, il y avait juste un calme serein. Et je réalisais à quoi je songeais. J'avais trouvé un chez moi. Parce que j'avais trouvé quelqu'un d'important. Et là où Toby serait, je serais chez moi.

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Le Retour de la Panthère

feat Elliot D. Panabaker

Je frissonnai au contact de ses mains contre les miennes et j’eus une bouffé de soulagement, elle acceptait ma proposition. J’eus un sourire heureux alors que mon regard ne la lâchait pas une seule seconde. Je ne voulais plus la lâcher, avec elle je me sentais vivant et c’était tout ce que je voulais.
«  Je ne voulais pas m'enfuir, ni te faire peur, excuse-moi. Mais ... Mais les sentir tous, qui nous observaient ... Ca m'a angoissé. Je suis comme toi : je déteste être le centre de l'attention. »
Je répondis à son sourire, heureux de ne pas être la cause de tout cela. Nous avions plusieurs points communs ce qui me fit rire intérieurement, je n’étais pas le seul à vouloir me fondre dans la foule.
Je sursautai quand je sentis son front contre mon torse et je baissai un regard surpris vers elle alors que je priais secrètement pour qu’elle n’entende pas les battements accélérés de mon cœur. Mais je me laissais aller à cette étreinte, je savourais son contact, sa chaleur, sa douceur et je me surpris à être bien ainsi. Je laissais le coyote que j’étais hurler de bonheur en moi alors que je répondis timidement à son étreinte, soupirant de contentement.
« Moi aussi, j'ai envie d'être avec toi. De pouvoir courir avec toi sous la lune, mais aussi de pouvoir profiter de moments simples, après les cours. Aller voir un film au cinéma, ou faire une partie de bowling.  Je veux apprendre à te connaître, et te voir encore rire, pouvoir t'entendre parler, et sourire quand tu as de légers tics d'animal. Pardon de ne pas t'avoir dis tout ça de manière plus directe. »
Elle disait tout haut, ce que je pensais tout bas. J’avais envie de tout cela. Partager une amitié sincère, profiter de la vie avec elle, courir dans les bois à ses côtés. Elle était celle que j’attendais depuis bien longtemps. Je ris avec elle alors que je laissais ce bonheur me submerger tout entier.
« Je ne veux plus que l'on soit seul. Tu es la première personne à qui je m'intéresse réellement, et pour cause. Alors, tant pis si je dois braver tes hordes de futures groupies pour te parler »
Je ris de bon cœur alors que mon regard rencontra le sien si particulier. Elle n’avait pas froid aux yeux et ça ne me déplaisait pas.
«  Et moi je les assommerais pour te rejoindre »
Elliot était ce genre de fille que je n’aurais jamais cru croiser. Cette fille dont je rêvais, qui me comprenait, qui serait comme moi, avec qui je pourrais parler sans me sentir menacer.
« Je ne vais jamais te lâcher maintenant » lâchais-je avec un sourire joueur.
Je ne me souciais plus de rien, seule sa présence m’importait et j’étais prêt à tout pour la garder auprès de moi. Nous avions parlé de vive voix et nous savions ce que l’autre voulait. Les choses avaient été mises au clair, et rien ne pouvait être plus parfait.

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Le retour de la panthère

Avec Toby

J'avais senti ses bras se refermer sur moi. Plutôt que de me sentir prisonnière, j'avais été comme un chaton dans les bas de son maître ; rassurée, inspirant à pleine narines son odeur, je me sentais bien. J'avais enfin dis tout ce que j'avais à dire, et c'était un poids en moins sur mon coeur. « Et moi je les assommerais pour te rejoindre.  » J'aimais son rire. J'eus soudain la vision de Toby en armure de chevalier, bravant une horde de dames de cour, les assommant. J'étouffais un rire à mon tour. Je devinais facilement que Toby ne tarderait pas à être populaire, mais que pouvais-je y faire ? Et puis, j'étais contente : il méritait d'être reconnu. Il était gentil, doux et attentif, mais aussi doué. « Je ne vais jamais te lâcher maintenant » J'éclatais de rire devant son air joueur. Ca ça me plaisait. J'étais féline, et jouer était une seconde nature chez moi. Avec un sourire taquin, je bondis et échappais à son étreinte, mais mon visage était tendu d'un sourire amusé. Je lui tirai la langue un instant, puérile, et lançais « Encore faut-il que tu m'attrapes, pour ne plus me lâcher » avec une voix moqueuse, gentiment. J'eus un petit rire qui ressemblait à un ronronnement, et me mit à courir, en zigzagant entre les troncs, me cachant parfois tout en sachant qu'il n'était pas loin. Toute à mon excitation, mon regard luisait comme celui d'un chat en pleine lumière. Je riais, nullement discrète, mais ce n'était pas mon intention. Je fus bientôt rattrapée, mais tout ça n'était qu'un jeu et je tournais autour de Toby, tournoyant sur moi-même, mon coeur battant à tout rompre de notre course folle. Je n'avais pas peur d'être moi-même, et cette libération était sensationnelle.

« Monsieur est rapide ! Monsieur est fort ! Mais Monsieur est-il agile ? » fis-je d'une voix mystérieuse, avec de gros yeux, et en me ramassant sur moi-même, j'attrapais une branche d'un bond et me mis à escalader un arbre jusqu'à être à quelques mètres du sol. Je marchais sur les branches comme sur un tapis de mousse, légère comme une ombre, puis redescendis rapidement, toute proche de Toby, l'effleurant dans mes mouvements, comme si je ne pouvais résister à le toucher, à chacune de mes respirations. « Je suis certaine que tu es encore meilleur que ce que tu ne montres ... » déclarais-je d'une voix traînante, sans m'expliquer - meilleur en quel sens ? En ce lui qu'il lui attribuerait. Je souris encore, et m'étirais comme un chat, tout mon corps se courbant alors que je faisais aller mes doigts à la manière d'une tigresse, paresseusement. « Je peux te poser une question personnelle ? » demandais-je, puis après avoir eu son consentement, je levais le regard sous les frondaisons de la forêt où l'on venait d'entrer. La lumière était verte, ici, et cela me rappelait la nuit de notre rencontre. J'avais l'impression de le connaître depuis des lustres, et si ce n'était pas vrai, cela n'empêchait pas cette émotion de palpiter en moi, chaude et délicate. « Que ressens-tu quand tu te transformes ? » C'était là quelque chose d'intime, comme de demander à quelqu'un de se mettre à nu. Mais j'étais curieuse. Comme pour l'amadouer, comme pour lui prouver qu'il n'y avait aucun danger, je me risquais à mettre des mots sur mes propres émotions. Je n'avais pas peur qu'il me juge. Je pouvais lui dire tout. « Encore maintenant, je suis effrayée par ce que je suis capable de faire. Mais j'ai eu la chance d'avoir un père et un frère qui m'ont guidée. Alors, je peux la plupart du temps m'abandonner à cette sensation d'abandon, de liberté totale. Comme si la vie n'avait plus d'importance qu'au présent, tu vois ? Demain, hier, pourquoi faire ? Seul maintenant compte. » J'avais le regard rivé aux rayons de lumière qui traversaient les frondaisons. J'étais songeuse, puis je rabaissais mon visage, toujours souriante. J'aimais l'observer : son visage était plutôt expressif, et ses traits séduisants attiraient l'oeil. Loin des regards curieux, je me sentais bien mieux. Je me remis à bouger, lentement, paresseusement, d'une démarche souple et gracile, félin ; j'effleurais plusieurs fois ses doigts des miens, comme pour lui prouver que j'étais là. Comme pour me prouver qu'il était réel. Des branchages craquèrent, puis deux merles s'envolèrent, ayant sûrement senti notre présence. Ici, la vie ne s'arrêtait pas à cause de nous. Au lycée, certains s'arrêtaient de vivre par curiosité malsaine. Dans la forêt, les oiseaux continuaient de pépier, et les daims de brouter. Nous n'étions que deux créatures, dans l'univers infini de vert. Je pris la main de Toby dans la mienne, dans un geste instinctif ; j'avais mille questions à lui poser, mais je m'interdis de le noyer sous un flot d'interrogations. Une à la fois. « Est-ce que tu fais d'autres sports en dehors du lycée ? Et la musique : tu en fais, tu aimes quels genres ? » Une à la fois, hein ? Raté. Je souris, les lèvres plissées, et virevoltais autour de lui, en chantonnant presque d'un ronronnement de gorge. Mon bonheur se lisait sur moi comme sur lui. Et ce simple fait d'être heureux me rendait plus joyeuse encore. Pourquoi ne pas juste profiter de cet instant éphémère et doux ? Je serrai sa main dans la mienne, en continuant de le fixer, tendrement.

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Le Retour de la Panthère

featElliot D. Panabaker

Son rire résonna agréablement à mes oreilles alors que je pouvais voir se dessiner sur ses lèvres un sourire taquin. Je haussai les sourcils, curieux. Elle bondit sans crier gare, s’échappant de mon étreinte avec une facilité inouïe. Je la regardai, interloqué, pendant quelques secondes, manquant d’éclater de rire en la voyant me tirer la langue.
« Encore faut-il que tu m'attrapes, pour ne plus me lâcher »
Elle rit de nouveau avant de s’élancer, tel un félin, vers les arbres qui environnaient le terrain. Je partis à sa poursuite, comme un enfant qui acceptait de jouer à chat. Un rire s’échappa de mes lèvres alors que j’accélérais du mieux que je pouvais. Je regardai ses cheveux fouetter le vent avec fascination. Elle jouait à cache-cache entre les arbres alors qu’un sourire idiot fleurissait sur mes lèvres. Je finis par la rattraper mais elle eut comme idée de me tourner autour. Comme un indien qui se vantait d’avoir capturé l’ennemi.
« Monsieur est rapide ! Monsieur est fort ! Mais Monsieur est-il agile ? »
Elle bondit, s’agrippant à une branche pour y grimper avec l’agilité d’un chat. Elle m’avait pris par surprise et je ne pouvais que l’observer impuissant.
«  Descends ! C’est pas du jeu ! Je suis pas un félin moi ! »
Elle finit par descendre, je pouvais sentir son odeur suave alors que je la cherchais du regard. Elle me rendait complètement fou. Je ne voulais pas que ça s’arrête.
« Je suis certaine que tu es encore meilleur que ce que tu ne montres ... »
Que voulait-elle dire par là ? Je fronçai les sourcils, me retournant brusquement. Je la vis avec ce même sourire joueur sur les lèvres.
« Je peux te poser une question personnelle ? »
Je la regardai un instant, sans répondre. Me demandant si je devais accepter ou non. L’hésitation prit possession de mon corps avant que je ne réponde.
«  Tant qu’on y est, ne te gêne pas. »
Mais avais-je à peine le temps de lui répondre qu’elle enchaînait déjà.
« Encore maintenant, je suis effrayée par ce que je suis capable de faire. Mais j'ai eu la chance d'avoir un père et un frère qui m'ont guidée. Alors, je peux la plupart du temps m'abandonner à cette sensation d'abandon, de liberté totale. Comme si la vie n'avait plus d'importance qu'au présent, tu vois ? Demain, hier, pourquoi faire ? Seul maintenant compte. »
Ses doigts frôlèrent les miens et je frissonnai à ce contact si agréable et vivant. Je tournai un regard presque protecteur vers elle, l’écoutant attentivement, attendri par son expression heureuse.
Sa main finit par se saisir réellement de la mienne et je pressai doucement ma paume contre la sienne avec délice. J’aimais tellement son contact, je ne me sentais plus seul dans ces instants-là.
« Est-ce que tu fais d'autres sports en dehors du lycée ? Et la musique : tu en fais, tu aimes quels genres ? »
Je rencontrai son regard malicieux alors qu’un nouveau sourire étirait ses lèvres. Je la regardais virevolter autour de moi avec bonheur et étonnement. Elle m’étonnerait toujours.
Je finis par lui faire face en riant. Je levai une main vers mon visage, levant chaque doigt à chaque réponse dite :
«  Une. Ce que je ressens ? Un pur bonheur, une impression de liberté que personne ne peut m’enlever. Je me sens vivant et moi-même. Même si parfois, je ressens une douleur mais ce n’est que rarement.
Deux. Je pratique la natation, la course dans la forêt et un peu de musculation de temps en temps pour me défouler.
Trois. Je joue de la guitare et j’écoute à peu près tout type. »
Je lui souris avant d’approcher mon visage du sien avec un air malicieux.
« L’interrogatoire est-il terminé Mademoiselle Elliot ? Ai-je le droit de vous retourner vos questions si ce n’est pas indiscret ? »
 

Le retour de la panthère

Avec Toby

Jouer était dans ma nature. Mais que Toby réponde à mes jeux m'enchantait encore plus. Je le taquinais du regard, d'un contact, d'un frôlement, et il répondait avec son regard, amusé, nullement agacé de ma nature malicieuse. Je m'étais enfin tue à la fin de mes questions, penchant la tête sur le côté, mes cheveux suivant le mouvement dans un arc ondulé. Mes iris scintillaient de curiosité et de ravissement. J'avais trouvé en Toby un compagnon non seulement de jeux mais bien plus. Mes espoirs n'avaient pas été vains, et je prêtais une oreille attentive à ses réponses. J'étouffais un rire quand je le vis numéroter mes questions avec ses doigts, et fis mine de le mordre, un sourire félin sur le visage. « Une. Ce que je ressens ? Un pur bonheur, une impression de liberté que personne ne peut m’enlever. Je me sens vivant et moi-même. Même si parfois, je ressens une douleur mais ce n’est que rarement. Deux. Je pratique la natation, la course dans la forêt et un peu de musculation de temps en temps pour me défouler. Trois. Je joue de la guitare et j’écoute à peu près tout type  » Je laissais ses réponses s'infiltrer en moi, afin que j'analyse chaque information du mieux que possible. En quelques secondes fusèrent dans mon cerveau des annotations : je n'avais moi-même jamais ressenti de douleurs, sauf peut-être la première fois, lorsque j'étais adolescente. Est-ce que c'était dû à la différence de nos provenances surnaturelles ? Son visage s'approcha du mien, et je réfrénai mon envie de m'éloigner, surprise. Je haussais les sourcils, comme pour le défier d'oser approcher encore. « L’interrogatoire est-il terminé Mademoiselle Elliot ? Ai-je le droit de vous retourner vos questions si ce n’est pas indiscret ?   » « Oh, mais je ne fais que commencer, Monsieur Toby » fis-je d'un air séducteur, avant de rire et de m'éloigner, du même air joueur. Néanmoins, je répondis à ses questions. « Je ne pratique pas de sport, parce que je sais que mes pouvoirs de panthère me donneraient trop d'avantage. Mais quand j'étais petite, j'ai fait de la danse et du tir à l'arc, j'adorais ça » avouais-je d'un air mélancolique. Je souris et passais mes doigts sur un tronc d'arbre, mes ongles grattant un instant l'écorce rugueuse. L'odeur était humide, et la pluie tomberait sûrement le soir même. « Et je joue du piano. Mon frère disait que je ne chantai pas trop mal, quand j'essayai de l'accompagner quand il jouait du piano, mais je pense que c'était surtout pour ne pas vexer la Elliot de six ans » contais-je en gloussant un peu. « Un joueur de Lacrosse qui joue de la guitare, qui fait de la natation et fait de la musculation ? C'est plus un groupes de lycéennes que je vais devoir franchir, c'est une foule en furie » le taquinais-je. Sérieusement, un musicien qui jouait de la guitare, un beau jeune homme séduisant et un sportif, n'était-il pas le parfait petit ami pour toute lycéenne respectable ? Je fronçais mon nez, dans un mouvement animal et m'adossais-je au tronc d'arbre, appréciant le contact de la mousse sur mes mains et mes épaules.

« Je suis certaine qu'il y a des loups au lycée. Je serai curieuse de savoir qui. Est-ce qu'ils forment une meute à ton avis ? Oh tiens : tu as déjà songé à rejoindre une meute ? Tu es un Oméga comme moi, à présent, mais il est de notoriété surnaturelle publique que des solitaires ne font jamais long feu ... Bah, je ne suis plus seule : je t'ai toi » finis-je, en m'approchant de nouveau, à grandes enjambées graciles, et en chatouillant un instant ses flancs du bout de mes doigts. Je n'avais pas pour projet de fonder une meute avec lui - aucun de nous n'était un alpha, et en tout cas je ne comptais pas en devenir une. Je n'avais pas un caractère de leadeuse. Je souris et frottais mes mains pour en débarrasser quelques grains de terre et de végétation qui y étaient restés. « Vendredi soir, il y a une fête, je crois, l'anniversaire de quelqu'un. Tu as été invité ? Mary et Alice veulent que je vienne aussi, mais je risque de m'ennuyer. Entourée d'adolescents qui ne songeront qu'à deux choses : quelle boisson les rendra assez ivres, et que portent les filles sous leurs vêtements ? » grognais-je, puis je réalisais ce que j'avais dis, toussotai et frottai le bout de mon nez. Etant une jeune fille, j'avais déjà eu ce genre de déboires : certains lycéens n'avaient pas hésité à me draguer dès mon premier jour. Depuis, ils avaient cessé, mais les beuveries d'anniversaires étaient toujours de bons endroits pour retenter. Je grimaçais et jetai un coup d'oeil à Toby. Ma grimace se transforma en sourire narquois : « Tu veux jouer les preux chevaliers et protéger ma vertu, peut-être ? » puis, en haussant les épaules je rajoutai « Je veux dire ... Tu veux m'accompagner ? » Bravo Elliot, il avait besoin d'explications ! Je me mordillais les lèvres, un peu gênée de lui avoir proposé ça sur un coup de tête. Et puis, si Alice et Mary me voyaient arriver avec lui ... Hé bien, elles crèveraient de jalousie, et cela leur fera tout le bien possible ! Mes prunelles d'or vert brillèrent d'une lueur malicieuse, comme si je défiais Toby d'accepter, comme si je soupçonnais qu'il était incapable de me protéger, tel un chevalier. Or, maintenant que j'y pensais ... Il avait tout d'un chevalier. Un beau chevalier en armure, avec comme blason un coyote ... Voilà que je délirai telle une adolescente de série B. J'avais vraiment besoin de me calmer, moi.

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Le Retour de la Panthère

feat Elliot D. Panabaker

« Oh, mais je ne fais que commencer, Monsieur Toby »
Son expression était toujours joueuse malgré une once de séduction de sa voix. Je la regardai s’éloigner un sourire. J’avais du mal à me rendre compte de ce que j’étais en train de faire. Moi Toby Beckett, le coyote solitaire et grincheux, m’amusait à jouer à chat et à discuter de la pluie et du beau temps avec une panthère fascinante et unique en son genre. Si un jour quelqu’un m’aurait décrit cette scène, je lui aurais sûrement rit au nez mais là, j’y croyais dur comme fer. Je n’avais aucun mal à m’exprimer quand elle était là, j’en sentais même le besoin. J’avais une confiance en elle que je n’aurais jamais crue possible. Au fil du temps, j’avais fini par me désigner seule source de confiance du fait de la trahison de ma famille mais maintenant, je voyais tout cela sous un nouveau jour.
« Je ne pratique pas de sport, parce que je sais que mes pouvoirs de panthère me donneraient trop d'avantage. Mais quand j'étais petite, j'ai fait de la danse et du tir à l'arc, j'adorais ça »
Je la regardai sans me lasser, captant le moindre de ses mouvements, laissant son odeur m’enivrer alors que je la suivais doucement, au rythme de ses pas.
« Et je joue du piano. Mon frère disait que je ne chantai pas trop mal, quand j'essayai de l'accompagner quand il jouait du piano, mais je pense que c'était surtout pour ne pas vexer la Elliot de six ans »
Je souris, amusé et attendri par l’image qu’elle donnait d’elle. J’imaginai une petite fille, assise devant un piano noir, chantant à s’en arracher la gorge, sous le regard horrifié d’un frère aîné. Je ravalai un rire avant de croiser les bras derrière mon dos, sentant qu’elle n’avait pas fini de parler.
« Un joueur de Lacrosse qui joue de la guitare, qui fait de la natation et fait de la musculation ? C'est plus un groupes de lycéennes que je vais devoir franchir, c'est une foule en furie »
J’éclatai d’un rire franc avant de me plier en deux. Comme si une horde de lycéennes allaient courir vers moi en hurlant mon nom, prêtes à tout pour que je leur prête ne serait-ce qu’un regard ou un mot. Si ce n’était pas ridicule. Je me passai une main dans les cheveux avant de lui sourire, hilare même si je me demandais si elle n’était pas sérieuse au fond d’elle-même.
« Je suis certaine qu'il y a des loups au lycée. Je serai curieuse de savoir qui. Est-ce qu'ils forment une meute à ton avis ? Oh tiens : tu as déjà songé à rejoindre une meute ? Tu es un Oméga comme moi, à présent, mais il est de notoriété surnaturelle publique que des solitaires ne font jamais long feu ... Bah, je ne suis plus seule : je t'ai toi »
Je la regardai soudainement curieux. J’y avais déjà pensé en effet et il était vrai que rejoindre une meute était une douce idée qui m’avait effleuré l’esprit, il y avait des semaines de cela mais maintenant que j’avais Elliot à mes côtés, cette pensée était superflue, de second plan.
«  C’est vrai que j’y ai songé plusieurs fois mais j’ai toujours été retissant à me trouver un Alpha. Après tout, il faut jurer fidélité et lui obéir au doigt et à l’œil. Renoncer à une certaine liberté. Mais depuis ta rencontre, cette idée n'est plus rien. Comme tu dis, maintenant je t'ai toi. »
Je l’observai s’approcher de moi et je sursautai quand ses doigts chatouillèrent mon flanc. J’attrapais ses mains quelques secondes pour lui intimer gentiment d’arrêter avant de lui sourire. Elle faisait de moi à un autre homme, comme on disait. Sans elle, je n’étais pas le même, j’étais une ombre de ce garçon qu’elle voyait. C’était si… Etrange.
« Vendredi soir, il y a une fête, je crois, l'anniversaire de quelqu'un. Tu as été invité ? Mary et Alice veulent que je vienne aussi, mais je risque de m'ennuyer. Entourée d'adolescents qui ne songeront qu'à deux choses : quelle boisson les rendra assez ivres, et que portent les filles sous leurs vêtements ? »
Je hochais la tête, signe que je l’avais écouté jusqu’au bout. Attendant bien gentiment qu’elle me demande quelque chose, je plongeai mes mains dans mes poches en me mordant la lèvre. Je ne savais jamais à quoi m’attendre avec elle. Elle grimaça avant de me jeter un coup d’œil. Je lui répondis par un regard interrogateur.
« Tu veux jouer les preux chevaliers et protéger ma vertu, peut-être ? »
Sa demande avait été très joliment proposée et je ne pus m’empêcher de sourire malgré un drôle de sentiment. De la jalousie ? De l’agacement ? A l’idée de l’imaginer avec d’autres garçons que moi ? Des garçons qui l’approcheraient de trop près…
Je serrais les poings pour oublier ses étranges pensées.
« Je veux dire ... Tu veux m'accompagner ? »
Je fis mine de réfléchir, le poing sous le menton, le front plissé sous la réflexion.
«  Moi Toby Beckett un preux chevalier ? Eh bien j’accepte le compliment ! Une soirée dis-tu ? Une invitation pour sortir de mon appartement ? Je ne dis jamais non à ce genre de choses. Surtout si c’est toi qui me le propose. » répondis-je avec un grand sourire.

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Le retour de la panthère

Avec Toby

« C’est vrai que j’y ai songé plusieurs fois mais j’ai toujours été retissant à me trouver un Alpha. Après tout, il faut jurer fidélité et lui obéir au doigt et à l’œil. Renoncer à une certaine liberté. Mais depuis ta rencontre, cette idée n'est plus rien. Comme tu dis, maintenant je t'ai toi. » Alors comme ça, il avait imaginé rejoindre une meute. Moi-même avais à peine échappé à celle qu'avait formé ma famille. Je n'avais pas songé en rejoindre une ici. Je n'avais d'ailleurs pas pensé non plus à former un duo avec quiconque. J'avais aspiré à la solitude, mais au final, à présent que j'avais rencontré Toby, je ne pouvais plus mesurer à quel point sa compagnie me faisait du bien. Vivre seule n'était pas pour moi. Même si la panthère était un animal solitaire, je gardai cette sociabilité humaine, qui faisait que je voulais aller vers autrui. La preuve : voilà que je lui proposais de m'accompagner à la fête de vendredi. Mary et Alice n'allaient pas être contentes ... Mais la plupart des lycéennes oui. J'entendis quelques ratés dans les battements de son coeur, et mis ça sur la surprise plutôt qu'autre chose. J'avoue que la fête prendrait une toute autre dimension avec lui : je n'aurai pas à me soucier qu'on me drague, enfin j'espérais. Et puis, je ne serai pas obligée de faire semblant de m'intéresser aux conversations portant sur qui était avec qui, qui avait largué qui, et les nouvelles chaussures de untelle qui étaient mal assorties à sa robe. J'observais avec un sourire les mimiques de Toby alors qu'il répondait « Moi Toby Beckett un preux chevalier ? Eh bien j’accepte le compliment ! Une soirée dis-tu ? Une invitation pour sortir de mon appartement ? Je ne dis jamais non à ce genre de choses. Surtout si c’est toi qui me le propose. » « Le Chevalier Coyote » fis-je d'une petite voix. Il avait donc accepté ! Je m'étais attendue à ce qu'il refuse, n'appréciant pas les fêtes ou les gens, mais si il se sentait seul, peut-être que cela lui ferait du bien ?

« Hé bien, rejoignons-nous devant chez moi à dix neuf heures trente, vendredi, ça te convient ? » proposais-je d'une même petite voix de souris, indignée par ma proposition indécente. « Tiens d'ailleurs, j'y pense, je te dois un verre pour la dernière fois ... » continuais-je avec un petit sourire. Ne lui avais-je pas promis de l'inviter chez moi pour lui offrir un verre, pour le remercier de m'avoir raccompagné ? Je m'approchais de nouveau vers lui, observant ses cheveux, son visage, ses larges épaules avec fascination. Je secouai la tête doucement, et sortis de mes rêveries. « Si ça t'intéresse, on peut passer chez moi après que tu ai été te changer. Non pas que je n'apprécie pas ton odeur, mais tu risques d'avoir froid, tout en sueur comme ça. » J'avais failli avoir un trémolo dans la voix en disant ça. Si je n'avais jamais vraiment eu de pensées étranges par rapport aux hommes, dire une telle chose, tout en sueur, de Toby me faisait imaginer sous ses vêtements les gouttes perler sur sa peau. Je déglutis et m'éloignais en souriant, autant pour inviter Toby à me suivre que pour m'éloigner de ce qui était visiblement mon trouble. Pourquoi est-ce que sa compagnie me faisait ressembler à Mary quand elle était dans ses états les pires ? Je ne voulais pas qu'il pense que je tentai de le séduire. Ce n'était pas du tout mon intention. Je l'appréciais beaucoup, et bizarrement, je me sentais en confiance avec lui. Je n'étais pas du genre à m'intéresser aux garçons de façon poussée, et c'était très bien comme ça. J'inspirais et une fois mon calme retrouvé - je savais que Toby avait entendu les battements affolés de mon coeur, mais je n'avais rien à lui donner comme explications - je me tournais vers lui en continuant de marcher à reculons, vers le terrain de Lacrosse. « Ne t'inquiètes pas, pour vendredi, je jouerai les Chevalières moi aussi, et je te protégerais des possibles lycéennes qui en auraient après ta future popularité. » Je levai mon bras et fis semblant de tâter mes gros muscles, qui étaient cependant inexistants. Je n'avais jamais été portée sur la puissance ou la force ; j'étais toute d'agilité et de vitesse. Ma petite silhouette fine était taillée non pour l'endurance mais pour la prestesse de bonds félins. Je souris à Toby, toujours aussi fascinée par le jeune homme. Il était bel et bien réel, mais il y avait quelque chose de chimérique dans tout son être : comment quelqu'un de pareil pouvait exister ?

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Le Retour de la Panthère

feat Elliot D. Panabaker

« Le Chevalier Coyote.  Hé bien, rejoignons-nous devant chez moi à dix-neuf heures trente, vendredi, ça te convient ?  Tiens d'ailleurs, j'y pense, je te dois un verre pour la dernière fois ... »  
Je me rappelai de sa proposition lors de notre première rencontre quand je l’avais reconduit chez elle. Le souvenir de ses cheveux brillant au clair de lune alors qu’elle s’éloignait de moi, me revint soudain en mémoire. Je me rappelai avoir fixé son numéro sans vraiment avoir fait attention à la route. Et mettre endormi avec le bout de papier collé à ma joue. Ce souvenir était agréable dans mon esprit.
Je la regardai se rapprocher de nouveau de moi et je fixais ses traits félins ainsi que ses yeux doré émeraude que j’allais finir par connaître par cœur.
«  Parfait. Il faut seulement que je me rappelle de ton adresse. »
Je lui lançai un regard malicieux avant de croiser les bras, secouant ma tête pour chasser les quelques feuilles qui s’étaient créés un refuge dans mes cheveux. Je devais sûrement ressembler à ma partie coyote en faisant ce genre de choses mais c’était cela quand vous deviez vivre avec une partie animale, vous preniez possession des tics et autres habitudes de la bête.
«  Un verre ? Hmm… Je sens que je vais être surchargé maintenant » souris-je, taquin «  Bien sûr, je ne suis pas contre. » rajoutais-je
Alors que d’autres personnes auraient pris cette invitation pour un rencard, je voyais plutôt ça comme un remerciement, une façon de faire plus ample connaissance. Je ne voyais aucun sous-entendu de sa part et je ne pensais pas que c’était son genre. Je jetai un regard vers les couples de lycéens qui quittaient lentement le terrain en criant ou en riant, se tenant la main. Enfin de la tranquillité et finit les regards indiscrets qui me mettaient mal à l’aise.
Je fis craquer mes doigts, une vieille habitude pour m’étirer mais je savais que cela mettait certaines personnes mal à l’aise. Je finis par les croiser dans mon dos, ne lâchant pas Elliot du regard. Je finis par me rendre compte que mon odeur commençait à devenir gênante même pour moi. Je n’étais pas un grand fan de la transpiration et je savais que ce n’était pas attrayant ni sexy. J’allais dire à Elliot de me rejoindre à l’entrée des vestiaires, le temps que je me change mais elle fut plus rapide que moi. Un peu comme toujours avais-je envie de dire.
« Si ça t'intéresse, on peut passer chez moi après que tu ai été te changer. Non pas que je n'apprécie pas ton odeur, mais tu risques d'avoir froid, tout en sueur comme ça. »
Je me retins de rire quand elle finit sa phrase. Je me mordis le doigt pour ne pas le faire et fis mine de rien, me grattant l’arrière du crâne. C’était bien la première fois que je riais autant en une journée. Si ma mère me voyait ainsi, elle aurait sûrement cru que je n’étais pas son fils mais un sosie plus parfait. Je me retins de penser à elle, ne voulant pas me rappeler de ses paroles froides et dures à mon égard. Tout est de ta faute… JE fermai les yeux quelques secondes avant de regarder Elliot de nouveau. Je pouvais entendre son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine mais je fis abstraction de ce détail, ne préférant pas me poser de questions à ce sujet. Elle était peut-être gênée ou heureuse qui sait ?
«  Bonne idée » lâchais-je presque pour moi-même.
Je ne pouvais détacher mon regard de sa silhouette alors qu’elle reculait sur le terrain, comme si elle était inaccessible. Quelque chose d’imaginaire que je ne pouvais garder pour moi.
Après tout, que ferait-elle avec un solitaire comme moi ? Elle devait sûrement voir d’autres garçons normaux ce qui devait sûrement l’enchanter. Elle ne me connaissait que depuis quelques jours à quoi je pouvais m’attendre ?
« Ne t'inquiètes pas, pour vendredi, je jouerai les Chevalières moi aussi, et je te protégerais des possibles lycéennes qui en auraient après ta future popularité. »
J’eus un rire lointain en la voyant montrer ses muscles inexistants. Elle était si mignonne à vouloir me protéger comme ça, et à croire que les filles allaient me tourner autour. Elle n’était que là depuis quelques semaines. Elle ne savait pas que ma réputation était déjà faite et que rien ne pouvait la changer. Elle ne savait pas pour le meurtre sauvage de ce lycéen, ni même que j’étais coupable.
Je restai un moment impassible, fixant son sourire alors que mon cœur loupé un battement.
Je finis par répondre à son sourire avant de partir en courant vers les vestiaires. Une bonne douche froide allait me faire du bien et chassait toutes ces horribles pensées.
«  Je me dépêche ! » promis-je
Que ferait-elle ? Comment réagirait-elle si je lui disais ce lourd secret ? Fuirait-elle ? Me jugerait-elle ? Elle ne sera plus la même à ton égard.

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Le retour de la panthère

Avec Toby

« Parfait. Il faut seulement que je me rappelle de ton adresse. » Je partageais un instant son trait d'humour, avec un petit sourire en coin. Il avait parfois l'air du coyote qu'il était, avec ses tics et ses manies. Sa gestuelle était à certains moments plutôt animale, et ce côté bestial faisait frémir la panthère en moi, comme un écho de ce que j'étais. « [color=navy] « [b]Un verre ? Hmm… Je sens que je vais être surchargé maintenant. Bien sûr, je ne suis pas contre. » » L'idée soudaine qu'il allait pénétrer dans mon appartement me donna l'impression fugace de changer. J'imaginais un instant les cris de mon frère si il savait que j'avais invité un coyote chez moi. Un mâle, qui plus est. Je ris intérieurement, une lueur de rébellion crépitant en moi. Toby était mon ami, et je trouvais normal de l'inviter à boire un verre pour mieux faire connaissance. Le terrain s'était petit à petit vidé de ses joueurs et de leurs petites amies. Nous étions presque seuls, et cela faisait du bien. J'eus envie de retirer mes bottes, et de courir pieds nus sur cette pelouse bien entretenue. Sentir mes griffes s'enfoncer dans la terre meuble, me rouler dans les feuilles mortes, ronronner tout contre la chaleur qui se dégage du sol. Je sortis de mes rêveries en entendant Toby dire que c'était une bonne idée. Oui, mieux valait qu'il se change - dans le vent froid de cet automne, il aurait été dommage qu'il attrape froid et tombe malade.

Alors que je faisais volte-face, je penchais la tête sur le côté. Toby semblait perdu dans ses pensées, et son coeur avait prit une allure étrange, un peu irrégulière. Je me gardais bien de l'interrompre, et le suivis du regard alors qu'il promettait de revenir vite. Je le suivis plus lentement pour lui laisser le temps de se doucher et de se changer. Adossée à un mur, je contemplais mes doigts où la lumière faisait passer des rayons vaguement dorés. Je n'en revenais pas : j'allais inviter un garçon chez moi ! Oh, ce n'était qu'amical, bien sûr. Nous allions causer autour d'un thé ou d'un café, et faire plus ample connaissance. Néanmoins, si cela se savait, n'y aurait-il pas des rumeurs ? On s'en fiche des on-dit ! s'insurgea une voix en moi, tonnante comme un orage. Je frémis encore et refermais ma veste pour ne pas avoir froid. Mon téléphone sonna, et comme Toby était encore occupé, je répondis. « Alors petite soeur, on ne répond plus à son frère chéri ? » « Un frère chéri, où ça ? » fis-je, taquine. James me demanda donc quelques nouvelles, et je lui répondis d'une voix calme. « J'ai des notes correctes, je rentre tôt le soir, je me fais discrète. » « Aucun garçon en vue j'espère. Tu es trop jeune pour ça. » « James, j'ai dix huit ans ! Mais non, pas de petit copain. Je prend exemple sur mon frère » raillais-je, et il eut un grognement félin. On se chamailla un peu, comme autrefois, et quand je raccrochais finalement après lui avoir demandé d'embrasser père pour moi, je ressentis une vague de nostalgie. Ils me manquaient, en un sens. Mais j'avais bien fait de venir ici. Je le savais - c'était pour mon bien. J'entendis du bruit et me retournais vers Toby, souriante. « Tu as fait vite. Je crois qu'il ne va pas tarder à pleuvoir. Un bon chocolat chaud nous fera du bien. » J'eus un nouveau sourire, et m'empêchai avec effort d'observer la carrure du jeune homme plus en détail. Je n'avais pas osé parler de lui à James, je savais comment mon frère aurait réagi : il aurait répliqué que je devais cesser de le voir. Mon père et mon frère n'aimaient pas trop les autres créatures surnaturelles, semblant croire que l'on pouvait se contenter seuls, voire simplement en famille. Mais moi, j'appréciais ce monde étrange, et j'appréciais Toby aussi. Quelques gouttes explosèrent sur mon front, et avec un léger rire, je pris la main de Toby et me mis à courir vers le parking du lycée. Nous serions bientôt trempés, mais et alors ? J'aimais la pluie. J'aimais le froid, la sensation agréable quand on se séchait. J'aimais sentir sa main contre la mienne, et sa présence à mes côtés. Et pour rien au monde je ne laisserai James me l'enlever, quitte à mentir à mon frère.

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