Sujet: Don't wine about it || Haniel Lun 1 Mai - 0:27
Don't wine about it
Peitho Δ Haniel
Le mois de novembre était déjà bien installé, et Peitho avait froid. Peitho n’aimait pas le froid. Elle n’avait jamais vraiment réussi à s’y habituer. Oh, bien sûr, les hivers d’aujourd’hui n’avaient rien à voir avec les hivers d’autrefois, et le jour où le chauffage électrique avait fait son apparition avait été une vraie bénédiction mais… non. Rien à faire. Elle n’aimait pas le froid. Bien sûr, voir une ville étouffée sous la neige, c’était sublime. Des étendues blanches, immaculées, royales et splendides, ça vous coupait le souffle. Lorsque le soleil brillait sur la neige, se reflétait sur la neige, elle se prenait à sourire doucement. Mais gosh pourquoi faisait-il aussi froid ? En plus, il n’y avait pas de neige en novembre. Juste… de la pluie, de la bruine, du vent et encore du vent.
Lorsque le réveil de la succube avait sonné ce matin là, elle avait refusé de se lever, s’enroulant dans sa couverture, et cachant sa tête sous les oreillers. Comme un chat. Elle s’était rendormie aussitôt. Lorsqu’elle avait finalement été tirée de son sommeil, elle ouvrit les yeux pour voir deux messages de la part d’Anaëlle sur son téléphone. La succube sourit, et déverrouilla l’écran pour consulter les messages. Le premier message était un meme, en réponse à celui que Peitho lui avait envoyé la veille, une private joke qui ne manquait jamais de la faire marrer, et le second message était une simple question :
From Anaëlle : Watcha doin’ tonight?
To Anaëlle : Nothing much, porque?
From Anaëlle : Wanna come over? Haniel’s out of town and tonight feels like a girls’ night. I’ll cook!
To Anaëlle : Jajaja! Want me to bring the wine?
From Anaëlle : Well duh! Come over by 7!
To Anaëlle : See you guapa!
Le dernier message d’Anaëlle avait été un smiley lui envoyant un baiser.
Quelques heures plus tard, Peitho sortait tout juste de sa voiture, garée devant l’immeuble des Marshalls. Ses cheveux étaient attachés en un chignon fait à la va-vite et elle portait très sobrement un leggings - un de ses mesh panel leggings de sport - et un sweatshirt gris « Harvard » qui devait avoir plus de vingt ans. Elle ne portait aucun accessoire, aucun maquillage non plus, simplement un débardeur blanc en dessous du sweatshirt, et des Stan Smith blanches et rouges aux pieds. Une tenue de pyjama-party, quoi. Ou du moins, ce qu’elle portait habituellement lorsqu’Anaëlle passait la soirée chez elle, descendait quelques bouteilles de vin, et critiquait avec elle les films historiques qu’elles trouvaient sur le câble.
Elle profita de la sortie d’un voisin pour se glisser dans l’immeuble sans avoir à sonner en bas, et grimpa les escaliers d’un pas rapide, faisant attention à ne pas faire de mouvement trop brusque qui pourrait entrechoquer les bouteilles qu’elle avait dans son sac. Elle avait encore de l’énergie à revendre, sa dernière entrevue avec Haniel remontant à seulement six jours. Nul besoin de prendre l’ascenseur cette fois-ci.
Elle arriva rapidement devant la porte d’entrée des Marshalls, et sonna deux coups rapides. Des bruits de pas résonnèrent bientôt de l’autre côté de la porte, qui s’ouvrit rapidement, pour laisser apparaître le visage souriant d’Anaëlle.
« Hola guapa! » dit Peitho en l’embrassant sur les deux joues - et pas l’une de ces bises à la française, non, une vraie bise latine - .
« Salut ! Entre, entre, ne reste pas dans l’entrée… » répondit Anaëlle en la tirant à l’intérieur, et refermant la porte très rapidement derrière elle, ce qui ne manqua pas de faire hausser un sourcil à la succube, mais ne commenta pas plus.
« Ça sent drôlement bon dis-moi… » laissa échapper Peitho alors qu’elle ôtait ses chaussures et s’enfonçait un peu plus dans l’appartement, jusqu’à la cuisine où elle pourrait déposer les bouteilles au frais.
Dans le salon, la table était déjà mise, et Peitho haussa de nouveau un sourcil.
« Fancy… » Elle se tourna vers Anaëlle, moqueuse, mais avant qu’elle n’ait pu dire un mot - quelque chose comme « Essayeriez-vous de me séduire, très chère ? » - elle se heurta - littéralement - à un mur. Ou, plutôt, quelque chose qui ressemblait fortement à un mur. Parce qu’il n’y avait clairement pas de mur dans l’encadrement de la porte de la cuisine. En revanche, ce qu’il y avait, c’était Haniel.
« Qu’est-ce que tu fais là ? » laissa-t-elle échapper avant de pouvoir contrôler son cerveau.