[Flashback] Il était une fois... [Kaya]

❝Kaya x Derek

   ♡ Flashback

A chaque mois à la même date c'est la même chose. Ne cherchez pas à savoir pourquoi, on m'a souvent dit que le temps atténuait la douleur. Mais c'est faux. Le temps ne change rien, la distance non plus et j'aurais voulu être auprès de ma sœur en ce jour là. Mais je n'eus qu'un message nu de tout sentiment. Digne de Cora. Ou tout simplement de la famille Hale. Car j'étais comme elle, en pire. Je n'avais envie de rien en ce jour. Simplement l'envie de revenir en arrière, de changer les choses et d'empêcher ce foutu incendie. Mais c'était impossible, et même en grandissant, ce rêve ne s'amenuisait pas. Il était de plus en plus présent, ayant besoin plus que jamais durant ces conflits des conseils précieux qu'aurait pu me donner ma mère. Mais ils ne verront jamais le jour. Je n'avais que pour unique espoir que ma capacité – s'il existait – de trouver les mots et la voie pour mettre fin à ces déboires. Mais je n'étais plus qu'un simple loup, dans toute sa banalité. J'avais un besoin imminent de prendre l'air, et je ne me fis pas prier pour chausser mes baskets et quitter ce loft qui me rendait fou. Inconsciemment, mes pas me menèrent au pied de ce qui fût pendant un temps ma maison. Enfin du moins ce qu'il en restait. Mes pensées fusaient au rythme des souvenirs qui m'envahissaient. Mes premiers Noël, les moments de rires qui me semble aujourd'hui si lointain, et le charisme de ma mère. Dieu qu'elle était belle, puissante et respectée. Tout ce que j'aurais voulu être. Quoi qu'elle ne m'avait pas raté d'un point de vue physique. Pour le reste il faudra repasser.

Je m'installais sur les marches devant le perron, attrapant les premiers cailloux qui me tombaient sous la main pour finalement les jeter le plus loin possible. Comme si cela pourrait apaiser la rage qui me prenait. Mes nerfs prirent le dessus, et une envie soudaine de me venger de la famille Argent arriva. Tous les tuer, les exterminer comme on peut le faire d'une colonie de fourmis sauvages. Les écraser d'une seule main, les égorger avec mes crocs, voir leur sang coulé en espérant que leurs morts puissent apaiser ma souffrance. Mais cela ne ressemblerait pas aux volontés ni aux méthodes d'action de ma mère. Je fermais les yeux repensant à elle tout en écoutant le bruit du vent fouettant le peu de feuilles qui s'accrochaient désespérément aux branches, comme un enfant s'accrochant à la vie alors que tout lui est retiré... Cependant, un bruit vint rompre l'équilibre de l'atmosphère qui se créait autour de moi. De quoi me rendre nerveux, grincheux, et surtout sur le qui vive. Qui aurait le cran de venir dans ces lieux en ce jour si fatidique pour la renommée de ma famille. Je me redressais vivement, serrant mes poings jusqu'à en faire blanchir mes jointures, et attendait prestement devant le sentier menant à la forêt. Je comptais les secondes qui me séparaient de la rencontre avec ce ou cette inconnue. Et vu la démarche qu'avait l'ombre que j'apercevais, je ne pouvais que confirmer ma dernière hypothèse. C'était bien une femme qui s'aventurait par ici. Le nom de Kate Argent vint se bousculer à mon esprit à maintes et maintes reprises. Le reflet du soleil sur les cheveux blonds me firent froid dans le dos. C'était elle. Elle ne manquait pas de cran... Revenir sur le lieu de son plus grand coup d'éclats... Puis pourquoi pas rajouter un nom à son tableau de chasse. Je me surpris d'avoir fermé les yeux durant ce court moment de réflexion et décida de les ouvrir lorsque je m'en rendis compte. Ce à quoi je ne m'attendais pas c'est d'avoir un visage inconnu face à moi, me regardant comme un sombre fou. La pression redescendait tranquillement et pourtant je n'eus pas d'élan de gentillesse prenant part de mes actes. Je me contentais de croiser les bras sur mon torse, beuglant du mieux que je pouvais faire ces quelques mots que j'avais appris par cœur lorsque je me trouvais ici. « C'est une propriété privée, vous n'avez rien à faire ici, dégagez. » lui dis-je d'une voix froide qui ne laissait pas place à la confusion. Et pourtant elle restait plantée là, sans bouger. De quoi me faire monter dans les tours. N'avait-elle pas entendue les rumeurs sur le plus grognon des hommes que Beacon Hills hébergeait ? Je soupirais m'approchant d'elle sans faillir. «  Il faut que je le répète en quelle langue... VOUS N'AVEZ RIEN A FAIRE ICI. PARTEZ » articulais-je monotonement en haussant le ton d'énervement. Existait-il un karma qui m'en voulait aujourd'hui ? Emmener cette femme si sublime sous mes yeux, cette femme qui pourrait me faire tomber de nouveau sous le charme de la gente féminine. Suis-je si faible ou est-ce une épreuve ? Je ne savais pas, mais en tout cas, le message ne semblait pas être apprécié par la demoiselle...