Hear me roar ⏏ Elliot Dorothy Panabaker

Elliot est une jeune femme très active : elle ne reste jamais sans rien faire et a tendance à se disperser dans plein de loisirs et d'activités physiques ou intellectuelles. D'une agilité surhumaine, elle a quelque chose de félin en elle, de joueur et malicieux qui fait qu'on ne sait jamais si elle plaisante ou si elle est sérieuse. Plutôt douce, elle se montre toujours très aimable et gentille avec ceux qui l'entourent, sereine en toutes circonstances. C'est une jeune femme rêveuse, qui aime faire des projets et qui a tendance à se réfugier dans sa mélancolie par rapport à son avenir quand elle broie du noir. Mais son optimisme reprend bien vite le dessus, et elle continue de sourire, vaillante et de bonne humeur.

Néanmoins Elliot n'est pas du genre à être docile ou effacée. Certes, dans un premier temps, il lui arrive d'être timide, mais ne comptez pas sur elle pour se laisser marcher sur les pieds : volontaire et franche, elle ne mâche pas ses mots quand il le faut et elle sait manier sa langue aussi bien qu'un boxeur ses poings. Elle a un grand sens de l'esprit d'équipe, même si il lui arrive de jouer les solitaires durant les moments rares de mélancolie. Affectueuse, elle est assez tactile avec ses amis et ses proches, cherchant peut-être à s'assurer de leur présence, touchant leurs doigts, leurs mains, leurs épaules. La demoiselle peut être sensible, et si elle aura tendance à ne pas le montrer, fierté oblige, il n'empêche qu'elle peut réagir comme une adolescente normale en proie à des hormones en pleine ébullition. Elliot est compréhensive, et elle ne juge jamais, que ce soit sur le physique ou le mental. Elle accepte tout le monde, même si cela ne veut pas dire qu'elle aime tout le monde.

Rigolote, elle aime rire et sourire, et est un très bon public, que ce soit pour les blagues ou les gestuelles comiques. Elle est très naïve et pure, ce qui la rend parfois un peu bizarre aux yeux de ceux qui l'entourent. Modeste, elle n'aime pas se mettre en avant et déteste qu'on la remarque. Très naturelle, elle n'aime pas l'idée de mentir ou de faire semblant. Elle a beau ne plus croire au Prince Charmant, il reste quelques reliefs de romantisme en elle. Elliot est intelligente, mais entêtée également : elle est tellement bornée qu'il est difficile de la faire changer d'avis, et vous ne pourrez pas l'influencer. Elle essaye de ne pas se prendre la tête, mais il lui arrive de s'angoisser facilement, surtout en ce qui concerne ses amis ou sa famille. Elle peut se révéler très bavarde, quand elle se sent à l'aise avec les gens, et être indiscrète - elle adore les secrets, et sait les garder quand on les lui confie car elle est loyale. Jalouse et possessive, elle déteste qu'on touche à ses affaires sans lui demander, ou qu'on abîme ce qui est à elle.

Quand on voit Elliot pour la première fois, ce qui ressort de sa silhouette svelte et petite, c'est l'impression d'avoir face à soi un petit chaton noir et mignon. Il y a quelque chose en elle d'assez félin dans sa démarche ou son port de tête, presque d'impérieux - car tout le monde le sait, les chattes sont des reines. Sa façon de marcher, délicatement, comme si elle flottait, cette sensation qu'elle pourrait rester gracile en toute circonstances ... Même si cela se révèle bien souvent faux, devant sa maladresse incroyable. Mais regardons plus en détails, au-delà de sa petite taille, qui ne doit pas excéder le mètre cinquante-cinq, et de ses quarante huit kilos tout mouillés.

Son visage a des traits fins et très féminines : des lèvres fines, qui s'étirent souvent en un sourire malicieux, délicat, piquant ; deux grands yeux d'un bleu comme un ciel d'été, frangés de longs cils sombres qui forment comme des voiles, et que la lumière transforment en arabesques d'ombres sur ses jours rosées. Son petit nez, qui s'agrémente même de quelques tâches de rousseur, de fronce adorablement quand elle grimace, à la manière d'une enfant. Sa peau est pâle, montrant ses origines lointaines et anglaises ; ses cheveux bruns aux reflets noisettes encadrent son faciès en boucles arrondies, lourdes et voluptueuses. Son cou est long, agréable. Elle a des épaules minces, tout comme son corps en général, qui donne la perception qu'elle pourrait s'envoler au premier coup de vent. Pourtant, c'est bien campée sur ses deux pieds qu'elle avance, sûre d'elle, souriante.

Sa façon de se vêtir est simple : elle ne suit pas la mode, et préfère mettre ce qui lui plaît. Elle aime mettre des choses colorées, et évite les habits collants ou trop féminines à son goût. Elle adopte la plupart du temps un simple jean et des tee-shirt larges, avec de grandes écharpes avec des motifs. La demoiselle paraît toujours très naturelle, car elle ne porte quasiment aucun bijoux et jamais de maquillage.

« Elliot, que choisis-tu ? »
« Je choisis ... l'humanité. »
« Viens donc prêter serment. »

Elliot se redressa doucement, et s'avança, féline. Sa longue robe noire et vaporeuse faisait penser à la fourrure d'un animal, quand elle ondulait tranquillement. Ses pieds nus foulaient la terre meuble de la forêt. Autour d'elle, la nature entière semblait retenir son souffle. Elle s'agenouilla devant le feu, et inspira doucement la fumée parfumée. L'encens parvenait à ses narines, enveloppait ses cheveux d'effluves âcres. Elle ouvrit la bouche, avala sa salive difficilement, puis prononça les mots à dire. Il le fallait -le rite le voulait.

« Je promets, devant vous, que je ne tuerai point. Je ne céderai point à mes bas instincts, et fais le serment de garder pour moi la nature de notre race. Je promets d'être panthère et humaine, humaine et panthère. Je ne trahirai point, ne ferai point de mal aux hommes. Je fais le voeu d'être acceptée parmi eux, et de mener une vie normale. Sur mon sang, je serai digne. »

Elliot saisit le couteau rituel à sa gauche, et fit sourdre le sang dans sa paume. Puis, elle passa sa blessure au-dessus des flammes. Le sang chaud goutta, et autour d'elle, un tambour se mit à battre, alors que trois silhouettes - ses parents et son frère - prenaient leur apparence de panthère. Elle-même attendit quelques secondes, et les rejoignit. Son corps prit la forme féline d'une panthère noire, et elle s'approcha d'eux, moitié feulant, moitié ronronnant. Chez les panthères-garous, il était naturel que l'enfant reste avec sa famille jusqu'à un certain âge. Puis, il allait vivre seul. Mais ça, c'était lorsqu'il choisissait la panthère - qu'il préférait vivre avec la nature. Leur race avait cet objectif comme prédilection. La plupart des panthères ne se sentaient pas à l'aise parmi l'humanité. Mais Elliot, elle, s'y sentait chez elle. Elle préférait sortir le samedi soir avec des amies, boire un verre dans un bar et danser, plutôt que d'aller chasser. Mais bien sûr, elle ne reniait pas ce qu'elle était.

« James, tu es sûr de toi ? »
« Oui. Tu peux venir avec moi. New-York est trop grand à mon goût, et je serai ravi d'héberger ma petite soeur. Tu as une idée d'où tu veux aller ? »
« Je n'ai pas encore choisi mon université ... »

Elliot suivit donc son frère aîné. Ils bourlinguèrent jusqu'à trouver un appartement en Louisiane. Ils s'y installèrent, et y restèrent un peu plus de trois mois. Jusqu'à ce que James, qui travaillait dans la police, soit muté. Lui aussi avait préféré rester en contact avec l'humanité, même si il pouvait se révéler plus sauvage que Elliot. La demoiselle se contrôlait bien mieux que lui, mais le jeune homme faisait bien des efforts, et ni l'un ni l'autre n'avait jamais eu de problèmes. Leur secret était bien gardé.

« Tu te souviens, la première fois que tu t'es transformée ? » demanda t-il, alors qu'il dépassait une voiture sur l'autoroute.
« Tu plaisantes ? J'ai eu la peur de ma vie ! J'avais huit ans, j'étais en train de jour dans le jardin, et d'un coup, je tombe. Et que vois-je ? Mes mains s'étaient changées en pattes noires et griffues ! Toi et papa étiez pliés de rire ! Heureusement que maman a eu la présence d'esprit de venir et de me calmer ! »
« Tu pleurais comme un bébé, comment on pouvait résister à ça ? Et puis, ton petit visage qui était effrayé et surpris, c'était amusant. Allons. On savait bien que t'avais ça en toi. »
« Quelle famille, tss. Tournes à droite, la sortie est là. Beacon Hills. Chouette nom » ironisa la brune, avec un petit sourire en coin.

Si James avait été muté dans le département de police de Beacon Hills, Elliot s'était arrangée pour être admise dans l'université de la ville, en Lettres. Le coffre de la voiture était quasiment vide : ce qu'ils possédaient, ils l'avaient laissé derrière eux. Ils n'accordaient aucune importance aux objets. Ils rachèteraient tous une fois sur place, ce qui était plus simple que devoir se promener en camion de déménagement. Le plus important tenait en quelques cartons : photographies, quelques livres, un tapis ancien, quelques vêtements. « Et jouons les discrets. On ne se fait pas remarquer. » « Qui est-ce qui a failli se faire voir par son ex petite amie à New-York déjà ? Ca commence par Ja et ça finit par Mes, non ? » « Oui hé bien, j'ai compris pourquoi papa et maman voulaient qu'on se trouve des compagnons parmi notre race ... Bon, aide-moi à sortir nos affaires. Bienvenue chez toi petite soeur. »

James sortit, et Elliot ouvrit la portière de son côté passager. Ainsi, c'était cela Beacon Hills ? Elle s'immobilisa sur le trottoir, admirant la façade de l'immeuble où ils allaient habiter. Elle se mordilla la lèvre inférieure, puis alla récupérer un carton dans le coffre. Dire qu'elle s'inquiétait n'était pas exact. Mais elle avait la sensation que leur venue ici n'allait pas être aussi calme que prévue ...