Wake up Sweetheart ! [Alecia & Lydia]

Wake-up Sweetheart !

Alecia & Lydia

Entre le génie et la folie, la frontière est mince. Je suis sur cette frontière. Quelques semaines après mon entrée au lycée, on m’avait fait passer des tests. Un QI de plus de 170. Littéralement un génie. Mais quelques mois plus tard, après qu’un « animal m’est attaqué » le soir du bal du lycée, sur le terrain de Lacross du lycée, ma mère avais commencé  à se poser des questions sur ma santé mentale. Disparition nue, dans la nature pendant plusieurs jours sans aucun souvenirs, hallucinations, hurlements, frapper dans un miroir sans raison… La folie m’emportait. J’avais moi-même du mal à penser que j’allais bien.


Mettre un mot sur ce qui m’arrivait ne m’aida pas réellement. Une banshee. Ce que j’étais me rendais folle…
Mais peu importe ce qui arrivait, j’arrivais à ne pas basculer vers la folie pure. Je suis bien plus forte qu’on pourrait le penser. 

Je ne comprenais pas toujours –jamais- ce qui m’arrivait. Quoi qu’il arrive, je continuais d’aller au lycée tous les jours, maquillée, habillée et coiffée à la perfection.

Mes deux premières heures de cours s’étaient déroulées sans encombre. Elles avaient été tout à fait banales. Anglais et philosophie.
J’étais à mon casier, troquant mes affaires d’anglais contre celles de maths. Je n’oubliai pas de jeter un petit coup d’œil dans le petit miroir qui était accroché à l’intérieur du casier. Je pinçais rapidement mes lèvres en inspectant chaque partie de mon visage. C’était devenu une habitude maintenant. Tout était parfait. Je refermais le casier et partie rejoindre ma salle de cours. Je n’étais ni la première, ni la dernière. Je m’assis à ma place habituelle, prête à commencer le cours de maths. Toutes les places étaient prises, le cours commença. Un cours de math banal. Un bref récapitulatif du cours et des exercices. Le coude posé sur la table, la tête soutenue par ma main, je jouais avec mon crayon de ma main libre tout en écoutant le cours. Le prof nous répétait des dizaines et des dizaines de fois la même chose en espérant que les équations deviennent, pour nous tous aussi simples qu’une simple addition. Quoiqu’en y repensant, je ne suis même pas sûre que tout le monde dans cette salle soit apte à faire une simple addition sans problème…  

Le professeur de math recopia une équation à résoudre au tableau. Comme tout le monde et sans difficulté, je me mis à recopier et à résoudre l’équation.  Je me remis à jouer avec mon crayon une fois finis, attendant que le cours reprenne. Après quelques minutes, le prof repris la parole en demandant à quelqu’un de donner le résultat. Son regard se stoppa alors sur une personne bien précise. Quelqu’un qui n’était pas moi. Mon regard resta fixé droit devant moi alors que l’enseignant nomma sa victime.

« Mademoiselle James. »

La nouvelle copine de Scott. Alors que je m’attendais à ce que sa voix résonne dans la salle, le silence continua de régner. Je me retournais alors vers la blonde qui était à ma gauche, légèrement reculée, d’un air intriguée. La jolie blonde semblait ne pas être parmi nous ; elle était dans la lune, perdue dans ses pensées (de mon point de vue). C’était une sale manie de la plupart des professeurs d’interroger ceux qui semblaient ne pas suivre.

« La réponse à l’équation mademoiselle James. »


Insista-t-il alors, en haussant un peu plus la voix, comme pour la réveiller. Une tentative qui fonctionna.
Je ne connaissais pas vraiment cette jeune femme. Elle était vraiment très belle. Un visage doux et innocent. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle pouvait être une chasseuse.
Je soupirais en retournant le visage vers le tableau. Un instant d’hésitation puis je levais ma main gauche jusqu’au niveau de mon visage, comme si je demandais la parole sauf que, je n’attendis pas que le prof m’interroge. Je dirais même qu’il n’avait même pas vu mon geste.

« 18 et 22. X est égale à 18 et y à 22. –je laissais un léger blanc s’écouler alors que le visage de l’enseignant se tourna vers moi sans réagir de suite.- C’est le résultat. » Précisais-je alors.

Une nouvelle fois, un léger blanc s’installa et, comme à mon habitude, je laissais afficher un grand sourire, sur mon visage. Il finit cependant par m’afficher des remerciements pleins d’ironie avant de corriger l’équation au tableau.
Je me tournais de nouveau, discrètement vers Alecia. 
  
« Réveilles-toi Sweetheart, t’es dans la lune ! »

(c) AMIANTE